La crise alimentaire du bétail se pointe, à nouveau, à l’horizon. Les éleveurs tchadiens se trouvant dans les régions de Hadjer Lamis, du Lac, du Kanem et du Chari Baguirmi risquent de revivre la même situation de famine ayant ravagé une bonne partie de leur cheptel, entre mai et juin derniers. Des missions du Ministère de l’Elevage, de la Banque Mondiale, du Programme Alimentation Mondiale (PAM), de l’UNICEF et de la FAO ont, non seulement révélé que, le pâturage commence à se faire rare, mais se sont rendu aussi compte que, la situation alimentaire de la population devient, de plus en plus, critique. Toutes ces situations sont mises à l’actif du retard des pluies. Au-delà de la situation alimentaire du bétail, la famine menace jusque la population humaine en 2010, alerte le ministre de l’Elevage, docteur Moctar Moussa, il y aura, d’après lui, une période de soudure. Cette période sera accentuée entre le mois de mai jusqu’au mois de juillet de l’année prochaine. « Actuellement, par rapport aux deux missions effectuées dans le Centre et le Nord du pays, des données enregistrées sont en train d’être utilisées pour faire une carte alimentaire, évaluer l’état de pâturage et prendre des contacts directs avec les éleveurs pour des mesures préventives afin de faire face à une éventuelle crise alimentaire », informe le ministre Moctar Moussa.
Des structures déconcentrées du ministère de l’Elevage sont en train de sensibiliser les éleveurs à surmonter la situation, si jamais elle ressurgit. Les éleveurs sont conseillés d’aller tôt vers les zones où les pâturages sont abondants. Leurs animaux doivent d’être vaccinés et traités à temps pour résister à la famine. Les autorités administratives et traditionnelles doivent, aussi, fournir un effort pour accueillir et orienter les éleveurs vers les points d’eau afin d’éviter d’éventuels conflits avec les populations locales. D’après le ministre de l’Elevage, des contacts sont aussi pris avec les industries agroalimentaires, comme les Brasseries du Tchad (BDT), la Compagnie Sucrière du Tchad (CST), la Coton Tchad, pour que les commerçants s’emparent de leurs produits dérivés pour les revendre trop cher aux éleveurs. « Nous tendons vers un ONASA bétail. Nous allons pré-positionner les aliments à temps pour permettre aux éleveurs de se les procurer au moment opportun », confie docteur Moctar Moussa.