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Tchad : la question des enfants bouviers et domestiques, une urgence nationale

Il y a bientôt près de 20 ans que le phénomène d’enfants bouviers a pris naissance dans le Mandoul et le Moyen Chari. Prétextant le besoin d’avoir des bœufs d’attelage, de nombreuses familles envoient leurs enfants près des éleveurs pour qu’ils servent comme bouviers. Or, pour avoir un veau, l’enfant bouvier doit travailler de jour et de nuit pendant 7 mois>>>

17-09-2009

Sept mois équivalent à une année scolaire de perdue. Malheureusement, c’est par centaine que ces enfants sont jetés dans la brousse à la recherche d’un travail dépassant leurs capacités et leur âge. Ces jeunes ignorent souvent même la nature du travail qu’ils vont devoir exécuter. Beaucoup des parents sont à la base de cette pratique, en complicité avec certains agents de l’Etat. Ce qui est écœurant, c’est le petit âge de l’enfant (8 à 15 ans) face l’immensité de la tâche.

Si nous ne pouvons pas déterminer de manière précise l’ampleur du phénomène, il reste indéniable qu’elle est inquiétante. Les cantons de Bédaya, Béssada, Djoli, Matékaga, Ngangara, Goundi, Mouroumgoulaye, Mahimtoki et Dobo sont les réservoirs où les esclavagistes déguisés s’approvisionnent en enfants pour les utiliser dans les cantons de Balimba, Koumogo, Moussafoyo, Danamadji, et même au Nord de la Centrafrique où récemment 5 d’entre eux ont trouvé la mort.

Les conséquences sur le plan social et économique sont de plusieurs ordres. On peut citer entre autres : le déséquilibre sur l’éducation de l’enfant ; la perte de l’identité ; les maladies/handicap/décès ; la révolte de l’enfant, etc.

Le phénomène des enfants domestiques concerne ceux qui quittent le village et qui vont en ville à la recherche ‘une vie meilleure. Ces jeunes suivent souvent les autres (copines, copains ou fiancés), qui leur font miroiter une vie plus agréable en ville. Les conséquences de ce phénomène sont nombreuses sur la société et sur le jeune lui-même.

On peut citer entre autres : salaire dérisoire, entre 7 000 et 15 000 Francs CFA ; exploitation sexuelle, viol ; dépeuplement des campagnes ; criminalités dans les grands centres ; alcoolismes ; perte de repère ; déshumanisations ; grossesses indésirées ; IST/SIDA.

Depuis plus de quatre ans, certains Tchadiens et Institutions se sont sentis interpelés et ont décidé de mettre sur pied un moyen de combat appelé « cadre de concertation pour la lutte contre le travail des enfants bouviers et domestiques ». Le cadre de concertation est un regroupement d’acteurs qui luttent contre le travail des enfants. Il est coordonné par la Commission Nationale Justice et Paix.

Ses membres sont : le Ministre de l’Justice Garde des sceaux, le Ministre de la Fonction Publique et du Travail, Word Vision CHAD, Catholic, Relief Service APLFT, Intermon Oxfam, SECADEV, CELIAF, Miseriore, Unisef et Unfpa.

La mise sur pied d’un cadre de concertation pour la lutte contre le phénomène d’enfants bouviers et domestiques, a permis de créer une synergie positive autour de la question et surtout, de la portée au niveau national.

L’appui actif de certains partenaires a permis au cadre d’organiser chaque année, des journées de sensibilisation en prélude à la célébration de la journée de l’enfant africain. Grâce à cet appui, des comités locaux de lutte ont été mis sur pied. Les résultats du travail du Cadre de concertation et de ses partenaires commencent à être ressentis mais on est loin de l’éradication de ces deux phénomènes terribles de notre société.

La sous-préfecture de Goundi demeure pour l’instant la plus grande pourvoyeuse des enfants bouviers. De même le canton Nderguigui est le plus important point de départ des enfants domestiques que l’on croise dans nos rues à N’Djaména.

Par petits groupes de cinq, six voire dix, ces enfants (qui sont appelés Fonctionnaires de la rue 40) se dirigent le matin des quartiers Sud de N’Djaména vers le quartier Nord de la ville, en quête de travail domestique, chez les grands commerçants habitant la rue 40. Généralement mal payés, ils sont souvent l’objet des viols, d’escroqueries ou d’assassinats.

Ils dorment à cinq ou six dans une chambre de 4mètres carrés. Illettrés pour la plupart, ces enfants s’adonnent à l’alcoolisme, le tabagisme et à la prostitution. Quelques uns se trouvent enrôlés dans l’armée, et deviennent enfants soldats. D’autres se retrouvent en Libye comme domestiques clandestins.

Les ADH se mobilisent contre ce mal du siècle par des communiqués à la radio, des ateliers et autres séminaires à l’intention des parents ou tuteurs, mais ce mal persiste. Le Gouvernement quant à lui, a remis à l’UNICEF, des enfants soldats pris dans les rangs de la rébellion, à son tour de les remettre aux parents ou tuteurs. Peine perdue, ces enfants reviennent sur le pas et reprennent le chemin de l’aventure.


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