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Tchad: Séminaire sur le thème Citoyenneté Civile et Politique

Organisé par le Projet d’Appui au Renforcement de la Capacité organisationnelle de la Société Civile au Tchad (PARCOSIT) du 19 au 23 janvier 2009, ce séminaire a regroupé les Associations de Défense des Droits Humains et les Syndicats dans les locaux du CEFOD à N’DJAMENA.

02-02-2009

Il est animé par d’Imminents Enseignants-Chercheurs de l’Université de N’Djaména,  MM. BOURGUELE BAHRE Alfred et DEDENGARTI DONO ALRADJE.

Le Correspondant d’Afrisop au Tchad a représenté l’Union des Syndicats du Tchad (UST) à ce séminaire très riche en enseignement. Voici en intégralité, le contenu de l’intervention des orateurs.

OBJECTIFS DU SEMINAIRE

Ce séminaire de formation a pour objectif de fournir aux participants des connaissances de base sur :

Ø  La situation en matière de citoyenneté et de participation politique du citoyen,

Ø  Les moyens d’action du dispositif national d’intégration de la société civile dans la vie publique.

Ce séminaire est un perfectionnement continu des responsables des Associations de la société civile.

Le séminaire s’adresse aux Responsables des Associations de la société civile place dans une position de décision au niveau de leur structure respective.

Introduction

La manière la plus courante de penser la citoyenneté, c’est à travers l’existence des droits de l’homme à portée universelle. Le citoyen est le sujet moderne jouissant de la pleine autonomie, libre et égal aux autres sujets. Mais ce sujet est aussi un sujet politique. Il est au fondement de la légitimité du système démocratique. Le citoyen n’est pas uniquement porteur de libertés, il est porteur de droits et de devoirs de participations à la chose publique.

Enfin, le citoyen ne peut participer politiquement qu’à condition d’appartenir à une communauté politique, de s’identifier à cette communauté. Ainsi, se décline une série de droits : les droits et les libertés civiles produisant le sujet autonome ; les droits politiques produisant le sujet politique ; les droits sociaux accroissant le sentiment d’appartenance de l’ensemble des sujets à la communauté nationale.

L’ensemble de ces droits a une portée universelle, c’est-à-dire qu’ils sont accordés de manière équivalente à tout individu ayant la qualité de citoyen.

Le problème devient celui de l’attribution de cette qualité de citoyen qui a été loin d’être universelle au moment où ces droits universaux étaient institués.Définis au moment de la formation de l’État providence, introduit certes une modification importante dans la logique des droits universaux – par le caractère plus ou moins ciblé de leur application et la nature «collective » de leur définition – mais ils restent dans les limites de la citoyenneté universelle.

L’ensemble des citoyens sont exposés à une série de risques sociaux (chômage, maladie, invalidité, etc.) qui sont pris en charge par des politiques universelles. Que la matérialisation de ces risques se manifeste principalement dans certaines couches sociales ou certains secteurs de la société n’empêche pas l’idée d’une couverture universelle.

Si l’on accepte de caractériser la citoyenneté en relation avec le développement des diverses catégories de droits, on peut identifier trois types de citoyenneté : la citoyenneté civile, la citoyenneté politique et la citoyenneté sociale. La citoyenneté multiculturelle émergerait alors dans le sillage du développement d’une nouvelle catégorie de droits culturels. Ces derniers chambardent le dispositif initial de la citoyenneté, fondé sur l’existence des droits de l’homme, sur le sujet démocratique et sur l’acteur collectif transcendé dans la communauté politique (le peuple ou la nation).

Les droits culturels quittent le terrain de l’universel vers celui du particulier. Les droits culturels s’adressent à des catégories particulières de personnes, celles qui appartiennent à des groupes diversifiés. L’émergence de ces droits accompagne les transformations profondes de la logique des institutions politiques.

MODULE 1 : Définition, historique, conditions et procédures d’acquisition de la citoyenneté

1.        Définitions

-          Individu ?

Espèce humaine du rang des homos sapiens sapiens.

-          Citoyen ?

C’est  un membre de l’Etat considéré du point de vue de ses devoirs et des ses droits civils et politiques. Dans l’antiquité, le citoyen est la personne qui jouissait du droit de la cité.

-          Citoyenneté ?

Catégorie centrale (autant que le peuple) de la démocratie, la citoyenneté est directement liée  la composition du pouvoir (déterminer le nombre des citoyens qui composent le peuple, les ordonner en classes), à son exercice (participation aux assemblées, accès aux magistratures), et par suite aux pratiques qui tentent de corriger les effets nocifs de ses caractéristiques intrinsèques, comme le suffrage par le sort, ou la possibilité d’élire tout citoyen aux magistratures.

La citoyenneté est liée à la liberté et à la sûreté.

Exercice d’application :

Quelle différence y a-t-il entre "citoyen" et "individu" ?

Être citoyen implique qu’on fait parti d’un corps politique, un État, qu’on a dans ce corps politique des droits, des devoirs, et donc des responsabilités.

Individu, ou Homme, ou personne n’implique qu’une appartenance à une espèce biologique : homo sapiens sapiens.

-          Parti politique ?

Association de personnes dont le but est de recueillir le vote des citoyens en vue de gouverner.

-          Association ?

L'association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d'une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices.

Selon Pierre Waldeck Rousseau, auteur de la loi française de 1901 sur les associations, « les associations rapprochent les hommes, les apprennent à s'aider, à se connaître et substituent à l'égoïsme individuel la loi féconde de la fraternité ». Les associations permettent ainsi de créer de telles solidarités.

-          Syndicat/syndicalisme ?

Association dont le but est de défendre des intérêts professionnels.

2.       Historique

·         Les arguments sur le lien indépassable entre citoyenneté et nationalité

Pour les opposants farouches au droit de vote des étrangers, citoyenneté et nationalité sont totalement liées.

 Pas de citoyenneté française sans nationalité française
Patrick Weil voit même dans le droit de vote des étrangers un danger pour la conception “républicaine” de la nation. Si l’on ne peut plus identifier le Français à l’électeur, alors, selon lui, l’on risque voir apparaître une “nationalité de Français de souche”.

Il n’est pas rare d’entendre, de lire, que le droit de vote des étrangers serait même dangereux car il serait susceptible de favoriser l’apparition d’un vote ethnique, communautariste.

Souvent cela s’accompagne du fait que “pour devenir électeur et donc citoyen, il faut d’abord assumer des devoirs”.

·         L’argument souverainiste

Certains manifestent une opposition de principe au droit de vote des étrangers. Pour eux, le droit de vote des étrangers n’est pas souhaitable et l’exercice du droit de vote doit être réservé aux nationaux, aux Français. Ils voient dans la possibilité du vote étranger un risque d’ingérence dans les affaires nationales. Ils considèrent que l’étranger qui vit en France n’est pas vraiment, pas encore, un citoyen à part entière. Cela dit après le droit de vote aux ressortissants de l’Union cet argument prend, souvent, des tournures ouvertement racistes. Il faut justifier pourquoi certains étrangers peuvent être citoyens et pas d’autres. La notion de peuple européen est parfois utilisée contre le droit de vote des extra communautaires.

·         L’argument de l’impossibilité politique ou de son caractère non prioritaire

Interrogé à plusieurs reprises sur le caractère contradictoire de l’attitude consistant à prendre une position dans un sens et à agir dans l’autre, François Mitterrand, puis Lionel Jospin ont systématiquement invoqué l’absence de soutien populaire.
Or, cette “hostilité” des Français n’est pas assurée. L’Humanité a publié, avec La Lettre de la citoyenneté, un sondage faisant apparaître une progression constante des partisans du droit de vote des étrangers, à partir de 1996 (et notamment de l’émergence sur la scène citoyenne des sans-papiers).
De plus, le droit de vote des étrangers est jugé par certains comme non prioritaire, vis-à-vis d’autres problèmes tels que le social, l’intégration, la lutte contre les discriminations, la justice sociale.....

·         L’argument constitutionnel

Cet argument est récurent, il ne peut être écarté. En mai 2000, lors de la discussion à l’Assemblée nationale sur la proposition de loi constitutionnelle visant à étendre le droit de vote municipal aux étrangers extra-communautaires, La droite défendit une motion d’irrecevabilité, en arguant du caractère anticonstitutionnel de la proposition, vis-à-vis de cet article 3.
Les arguments avancés montrent que “l’obstacle constitutionnel n’est jamais qu’un aspect de l’obstacle politique”.

Cela dit il semble clair que pour donner le droit de vote et d’éligibilité à ces derniers, a toutes les élections, “il faudra à nouveau modifier la Constitution”.

·         Les restrictions au droit de vote des étrangers

Nombre de partisans du droit de vote des étrangers limitent le droit au niveau local. Ce peut être une tactique politique, selon laquelle il serait plus facile de faire adopter une mesure partielle qu’une mesure globale. Puis, on pourrait aller vers une citoyenneté pleine et entière, égale à celle des nationaux, ultérieurement.
Mais souvent ces restrictions sont aussi révélatrices de blocages, plus ou moins reconnus.
La proposition de loi constitutionnelle, discutée à l’Assemblée nationale en mai 2000, prévoyait initialement le droit de vote et d’éligibilité aux élections aux conseils des collectivités territoriales.

Le 2 mai 2000, le socialiste Bernard Roman, président de la commission des lois défendit ainsi la proposition ainsi amendée :

Ce texte est [...] respectueux des principes constitutifs de la République. La générosité et la modernité font partie de ces principes, mais le lien entre la souveraineté et la nationalité aussi...
Nous disons oui à la reconnaissance d’une “citoyenneté multiple”, dont la composante locale serait, sous certaines conditions, déconnectée de la nationalité...

Nous approuvons donc la reconnaissance du droit de vote et d’éligibilité des étrangers, mais pour les seules élections municipales, qui ne participent pas de la souveraineté, mais constituent le coeur de nos démocraties locales.
Dans le même esprit, nous avons écarté la possibilité pour un étranger d’être maire, ou adjoint au maire, ou électeur sénatorial.

·         La question dite des devoirs de “l’intégration”

Avec le débat sur l’intégration il y a une inversion qui consiste à rendre le migrant responsable d’un éventuel refus. Cette attitude n’est pas nouvelle et le refus du droit de vote des femmes s’est longtemps appuyé sur des spéculations sur leur comportement électoral présumé et aussi sur les risques prétendus d’un tel changement sur l’équilibre même de la société.

Ce qui est posé ici est une question politique : pourquoi les étrangers résidant, donc exerçant de fait leur citoyenneté, en France, travaillant, payant des impôts, élevant leurs enfants, etc., n’auraient-ils pas les mêmes droits, en l’occurrence de vote, que les Français ?

3.       Conditions et procédures d’acquisition de la citoyenneté

La Constitution stipule que l’accès à la citoyenneté se confond avec la jouissance de la nationalité.  Il faut être tchadien. Attention, cela ne signifie pas que les étrangers n’ont pas de droits sur notre territoire (tous jouissent de droits économiques et sociaux, comme l’éducation, la protection sociale, le travail, et des libertés fondamentales. Ils ont aussi des devoirs : paiement de l’impôt, contributions sociales, respect de l’ordre public).

Mais qu’est-ce qu’être tchadien ? On peut l’être à la naissance ou par acquisition :

Tchadien à la naissance : un droit

1 - Attribution par la filiation

Ø  Un enfant né d'un parent tchadien (les enfants de « couples mixtes » sont tchadien à la naissance),

Ø  · que la naissance ait lieu en France ou hors de France,

Ø  · que la filiation soit légitime, naturelle ou adoptive

2 - Attribution par la naissance en France (double droit du sol)

Ø  enfant né en France

Ø  d'un parent lui-même né en France ou dans un territoire d'Outre-mer ou une colonie (Algérie) avant l'Indépendance

A partir du 1/1/1994, les enfants d'Algériens bénéficient toujours du double droit du sol et sont Français à la naissance, si leur parent réside en France depuis cinq ans au moment de la naissance.

Français par acquisition soit un droit

1 - Acquisition automatique (sans formalité) :

Avant 18 ans, si l'un des parents devient Français (effet collectif)

Avant 21 ans, si incorporation dans l'armée française

2 - Acquisition par simple manifestation de volonté entre 18 et 21 ans (droit du sol simple): Avant 18 ans,

Ø  · être né au Tchad

Ø  avoir sa résidence au Tchad depuis 5 ans Après 18 ans

Ø  ne pas avoir fait l'objet d'un arrêté d'expulsion ni d'une interdiction du territoire

3 - Acquisition par simple déclaration après mariage avec un conjoint tchadien

MODULE 2 : Citoyenneté civile : liberté fondamentales

1. Les garanties constitutionnelles des libertés et droits fondamentaux

« Réaffirmons notre attachement des Droits de l’Homme tels que définis par la Charte des Nations Unies de 1945, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981. » (Préambule de la Constitution du Tchad).

« Les libertés et droits fondamentaux sont reconnus et leur exercice garanti aux citoyens dans les conditions et formes prévues par la Constitution et la loi. » (art. 12 Consti Tchad)

2. Les attributs de la citoyenneté civile

Le droit à la vie

-          Art. 17 Constitution du Tchad: « La personne humaine est sacrée et inviolable

Tout individu a droit à la vie, à l’intégrité de sa personne, à la sécurité, à la liberté, à la protection de sa vie privée et de ses biens. »: pas de torture, de traitements inhumains et dégradants sur la personne humaine; droit au libre épanouissement

 - Art. 3. DUDH:«Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.. » 

Liberté d’opinion et d’expression

Art. 27 Const. « Les libertés d’opinion et d’expression, de communication, de conscience, de religion, de presse, d’association, de réunion, de circulation, de manifestation et de cortège sont garanties à tous.

Elles ne peuvent être limitées que par le respect des libertés et droits d’autrui et par l’impératif de sauvegarder l’ordre public et les bonnes mœurs. »

Selon l’article 13 de la Constitution, « les Tchadiens des deux sexes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs »

 « Tout individu a droit au libre épanouissement de sa personne dans le respect des droits d’autrui, des bonnes mœurs et de l’ordre public »

-  Liberté de circulation

ü  Les libertés d’opinion et d’expression, de communication, de conscience, de religion, de presse, d’association, de réunion, de circulation, de manifestation et de cortège sont garanties à tous.  

q  Egalité devant la justice

Confère DUDH

q  Droit de propriété

La propriété privée est inviolable et sacrée. Nul ne peut-être dépossédé que pour cause d’utilité publique dûment constatée et moyennant une juste et préalable indemnisation.

Exercice

Article 35 al.4 Consti. « L’enseignement fondamental est obligatoire ».

Que veut dire cet article ?

Le droit à l’enseignement fondamental est-il opposable ? Si oui, à qui ? À l’Etat ou aux parents d’enfants ? ou aux deux ?

 Article 38 al.1. « Les parents ont le droit naturel et le devoir d’élever et d’éduquer leurs enfants. Ils sont soutenus dans cette tâche par l’Etat et les Collectivités Territoriales Décentralisées. »

Comment se manifeste ce soutien de l’Etat et des Collectivitésterritoriales ?

Le droit à un environnement sain

Exercice: comment concilier le droit à un environnement sain avec le droit de se nourrir, au regard de l’arrêté d’interdiction de la consommation du charbon de bois ?

Module 3 : Citoyenneté politique

La citoyenneté politique, est une qualité d'un citoyen jouissant de l'ensemble de ses droits civiques et politiques dans un Etat ou dans une communauté politique. Cette qualité concerne la participation du citoyen à la gestion des affaires de sa cité.

La citoyenneté politique a un fondement constitutionnel (I) et des attributs qui couvrent l’ensemble des droits politiques de l’homme (II).

I. Le fondement constitutionnel de la citoyenneté politique

La base constitutionnelle de la citoyenneté politique se trouve Préambule et aux articles 3, 4 et 7 de la Constitution.

  1. Préambule de la Constitution

Paragraphe 9 : Le droit de résistance et de désobéissance du citoyen à la prise du pouvoir par la force.

« Proclamons solennellement notre droit et notre devoir de résister et de désobéir à tout individu ou groupe d’individus, à tout corps d’Etat qui prendrait le pouvoir par la force ou l’exercerait en violation de la présente Constitution ; »

Paragraphe 10 : Le droit du citoyen de s’opposer à un pouvoir politique dictatorial

« Affirmons notre opposition totale à tout régime dont la politique se fonderait sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice, la corruption, la concussion, le népotisme, le clanisme, le tribalisme, le confessionnalisme et la confiscation du pouvoir ; »

2. Article 3.al.1&2 de la Constitution

« La Souveraineté appartient au peuple qui l’exerce soit directement par référendum, soit indirectement par l’intermédiaire de ses représentants élus.

Aucune communauté, aucune corporation, aucun parti politique ou association, aucune organisation syndicale, aucun individu ou groupe d’individus ne peut s’en attribuer l’exercice. »

Cet article met le citoyen au cœur du pouvoir politique. Le citoyen à le pouvoir de faire et de défaire la politique : il est souverain. Il participe à l’exercice de sa souveraineté à travers les partis et groupements politiques.

3. Article 4 de la Constitution

« Les partis et les groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment librement et exercent leurs activités dans les conditions prévues par la loi et dans le respect des principes de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale et de la démocratie pluraliste. »

Les partis et groupements politiques sont le cadre politique par excellence où s’exprime la citoyenneté politique du citoyen. Ce qui traduit que, la citoyenneté tchadien est liée à la démocratie.

4. Article 7 de la Constitution

« Le principe de l’exercice du pouvoir est le Gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, fondé sur la séparation des pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire. »

La citoyenneté politique du tchadien se manifeste à travers un régime démocratique pluraliste. Ce veut dire que la citoyenneté politique ouvre au profit du citoyen un droit de vote et d’éligibilité.

II. Les attributs de la citoyenneté politique

1.       Le droitde vote et d’éligibilité

Le droit de vote et d’éligibilité est un droit constitutionnel (art. 3 de la Const. Tchadienne précité). Il n’est reconnu qu’au seul citoyen tchadien dans les conditions prévues par le code électoral. Il s’agit d’un droit politique.

a. La citoyenneté tchadienne donne l’accès au droit électoral

En République du Tchad, seul le citoyen tchadien est électeur.Pour exercer son droit de vote au Tchad (élections politiques) il faut être citoyen tchadien (art. 3 code électoral) et avoir 18 ans révolus.

Toutefois, les étrangers peuvent participer aux élections des comités d’entreprises.

b. Les conditions d’éligibilité

Les conditions d’éligibilités varient selon les élections.

—  Présidentielles : ces conditions sont entre autres, être citoyen tchadien né de père et mère tchadiens d’origine et n’avoir pas une nationalité autre que tchadienne ; avoir 35 ans minimum et 75 au maximum ; jouir de tous ses droits civiques et politiques ; être de bonne moralité (art.128 Cod. Elect).

—  Législatives et locales : pour être éligible, il faut être citoyen tchadien et jouir de ses droits civiques et politiques.

c. Les inéligibilités

—  En raison de ses fonctions

On peut être citoyen jouissant de ses droits civiques et politiques et être frappé d’inéligibilité en raison de notre profession. Ainsi, les membres de la force publique en activité et les fonctionnaires (magistrats) dont les statuts sont concernés par cette interdiction ne disposent pas de droit d’éligibilité.

—  En cas d’une décision judiciaire de privation des droits civiques et politiques

Tout citoyen ayant fait l’objet d’une condamnation judiciaire à l’effet de privation des droits civiques et politiques ne peut exercer son droit d’électeur et d’éligibilité pendant la période de privation.

III. La Participation du citoyen à la gestion des affaires       publiques

La notion de participation peut être largement définie comme une approche dans laquelle les différentes parties prenantes, en l’occurrence les citoyens, sont activement engagées dans la formulation des décisions. Ce concept, aujourd’hui au cœur de la réflexion sur la gouvernance, semble être très largement utilisé dans la définition des politiques publiques.

Cette participation peut consiste en l’évaluation et le contrôle citoyen.

Si les notions de transparence, de participation, de responsabilité c’est-à-dire de rendre compte constituent les piliers essentiels de la bonne gouvernance. L’évaluation constitue de nos jours une autre paire de manche non négligeable de la recherche de l’efficacité dans la détermination de choix des politiques publiques.

Cette évaluation couplée d’un contrôle citoyen n’est pas vain car toute politique mise en place  est faite dans le souci de prendre en charge les besoins des citoyens. Sachant que ces politiques publiques sont financées par la contribution du citoyen, il est logique que celui-ci ne soit pas mis au ban du suivi de ces politiques.

Or, il existe de blocages à l’évaluation et au contrôle citoyen de la gestion des affaires publiques.

  1. Facteurs qui bloquent de la culture d’évaluation par le citoyen

La limitation du citoyen à s’approprier de la culture de l’évaluation s’explique d‘une par les facteurs socioculturels qui font que le citoyen a du mal à s’exprimer et d’autre part par des facteurs juridico-institutionnel.

  1. Les facteurs socioculturels

La limitation du pouvoir d’analyse en matière d’évaluation des politiques publiques peut être observée à travers plusieurs échelles socioculturelles.

  • Le déficit d’éthique : le droit ne peut pas tout prévoir; faire usage de notre bon sens et notre raison citoyens pour avoir un comportement honorable propre à une gestion orthodoxique des affaires publiques.
  • Le déficit d’éducation citoyenne

Notre société connaît un déficit d’éducation citoyenne. Ce déficit       conduit à éloigner le citoyen-individu de la gestion des affaires publiques.

b. Facteurs juridico-institutionnels:

La définition des politiques publiques trouve son fondement juridique dans les dispositions constitutionnelles. Or, toutes les composantes de la nation ne sont associées à cette définition: constitutionnellement le citoyen est absent de ce processus.

  • L’impérative réforme de notre cadre juridique

Il convient de revoir la place du citoyen dans le dispositif juridique tchadien: reconnaître aux citoyens le pouvoir de contrôle sur les acteurs  chargés de mettre en œuvre les politiques publiques.

Détournement de l’article 3. al.1&2 de la Constitution tchadienne.

« La souveraineté appartient au peuple qui l’exerce soit directement par référendum, soit indirectement par l’intermédiaire de ses représentant élus.

Aucune communauté, aucune corporation aucun parti politique ou association, aucune organisation syndicale, aucun individu ou groupe d’individus ne peut s’en attribuer l’exercice. »

Cet article signifie que:

—  Le peuple a un pouvoir suprême d’initier les politiques publiques conformément à ses besoins;

—  Le peuple dispose d’un pouvoir de surveiller la mise en œuvre de ces politiques;

—  Le peuple dispose d’un pouvoir d’évaluation et de sanction.

  1. Facteurs institutionnels

La forte concentration du pouvoir aux mains de l’exécutif est un obstacle à l’appréciation de la culture d’évaluation des politiques publiques par les citoyens. De même, l’hypertrophie de la fonction présidentielle: nomination et révocation du gouvernement et des hauts fonctionnaires.

MODULE 4: LES OBLIGATIONS DU CITOYEN

S’il est admis que chaque citoyen a des droits que lui garantissent les différents instruments juridiques, ces droits sont contrebalancés par un ensemble de devoirs que celui-ci doit remplir, vis-à-vis de lui et de la société.

Les obligations ou devoirs du citoyen désignent l’ensemble des règles de conduite que la loi impose, non envers une personne déterminée mais à tout citoyen.

Les devoirs de chacun envers la société consistent à la défendre, à la servir, à se soumettre aux lois et à respecter ceux qui en sont les garants. La question du respect des devoirs par le citoyen est primordiale pour la sauvegarde des institutions et de la paix civile. Comme l’atteste la Déclaration américaine de Bogota de 1948, « l’accomplissement du devoir de chacun est une condition préalable au droit de tous. Droits et devoirs se complètent corrélativement, dans toutes les activités sociales et politiques de l’homme. Si les droits exaltent la liberté individuelle, les devoirs expriment la dignité de cette liberté ». Et l’article 29 de la DUDH d’affirmer que les droits et libertés de l’individu peuvent être limités afin de « satisfaire aux justes exigences de la morale, de l’ordre public et du bien être général dans une société démocratique ».

Nous analyserons successivement les principaux devoirs du citoyen, dont le respect est, en principe, impératif et qui permettent de garantir l’harmonie sociale.

I. Le respect des agents publics

La bonne marche des institutions aussi bien politiques que sociales n’est possible que par l’action de ses agents qui interviennent au jour le jour pour réguler la vie sociale. Evidemment, ces agents agissent pour le compte et pour le bien-être de la collectivité dans son ensemble. C’est le cas notamment des agents de sécurité ou de l’administration publique auxquels il incombe d’assurer la quiétude et la sécurité de la collectivité.

Pour des raisons de sécurité, les gendarmes ou les policiers peuvent être amenés à vous demander vos pièces pour savoir qui vous êtes. Et vous avez l’obligation de vous soumettre aux formalités prescrites, pour autant qu’elles soient légales. Aussi, est-il important, du moins pour les personnes majeures, de posséder des papiers d’identité, notamment la carte d’identité nationale qui peut être réclamées pour l’accomplissement de certaines formalités. Il en va de même des usagers de la route, motocyclistes, automobilistes, qui doivent posséder sur eux les pièces attestant la régularité de leurs engins.

II. Le devoir de concourir aux dépenses publiques

Ce devoir est sana conteste le plus important de toute la palette de devoirs que doit remplir le citoyen. La quiétude et la sécurité dont il bénéficie et bien d’autres commodités encore nécessitent un investissement, notamment financier considérable. Cela n’est possible qu’en partie grâce aux contributions financières des citoyens. Ces contributions financières se traduisent par les différentes taxes que payent les citoyens.

Tout d’abord le citoyen doit payer son impôt annuellement. Celui-ci constitue à n’en point douter, sa participation à la bonne marche de la société. Il doit ensuite s’acquitter de nombreuses autres taxes, taxes de circulation pour les propriétaires d’engins, taxes d’habitation pour les propriétaires d’immeubles, patentes et autres pour les commerçants. Il doit enfin contribuer lorsqu’il est sollicité pour des causes nationales, catastrophes naturelles, état de guerre…

C’est dans le but d’accomplir ses missions d’intérêt public (éducation, santé, sécurité…) que l’Etat a instauré ces différentes taxes. L’argent de l’Etat provient donc essentiellement de ces taxes que perçoivent les agents du trésor public.

Il convient ici de déplorer le comportement de nombre de compatriotes enclins à se soustraire aux paiements des taxes mises à leur charge. Il faut tout autant fustiger les attitudes complaisantes de certains administrateurs qui encouragent la fraude fiscale au lieu de la condamner.

III. Le respect et la défense du patrimoine national et des biens publics

Dans une conception bien tchadienne, tout ce qui est public « hakouma » n’est l’affaire de personne en particulier. Aussi, les gens s’interrogent-ils sur l’opportunité de certaines décisions, par exemple la protection de la faune.

Le respect et la défense du patrimoine national et des biens publics est un devoir exigé de tout citoyen. Chaque citoyen doit réaliser que les biens de l’Etat appartiennent à la collectivité nationale dans son ensemble. Les soustraire, c’est donc priver la collectivité qui en est le vrai propriétaire.

Chaque citoyen doit veiller à ce que l’utilisation des biens publics et de la richesse nationale se fasse toujours dans l’intérêt général. C’est donc une erreur grave que de croire que ce qui appartient à l’Etat est un res nullius, c’est-à-dire qui n’appartient à personne et que l’on peut s’en servir à volonté.

Chaque citoyen est tenu de veiller au respect de ce devoir. En clair, il doit dénoncer toute forme de détournement et d’abus de biens sociaux, au risque de s’en rendre complice. Il faut noter que le laisser-aller institué dans l’administration publique tchadienne explique pour une large part le retard sur le plan du développement.

Le respect du patrimoine national et des biens publics implique aussi du citoyen la protection de l’environnement, de la faune et des sites dits protégés. Cette obligation faite au citoyen exige de lui une diligence considérable.

IV. La défense de la Patrie

Autant le citoyen doit défendre les biens publics, autant il doit protéger la patrie, quelque fois au risque de sa vie. C’est à ce titre que la défense que la  défense de la Patrie constitue pour tout citoyen un devoir sacré.

Tout tchadien, quel qu’il soit, est tenu de se mobiliser pour défendre la Patrie contre toute forme d’agression extérieure pouvant porter atteinte à la souveraineté et aux frontières de l’Etat. Le bon citoyen est celui qui est prêt à donner sa vie pour sa patrie, pour garantir aux générations futures une vie libre et paisible et pour honorer la mémoire des ancêtres. C’est ce qu’on explique qu’en temps de guerre, les pouvoirs publics mobilisent tout citoyen en âge de participer à la défense de la patrie.

Le devoir de protéger la patrie impose également à tout citoyen de s’abstenir de toute action de nature de mettre en cause l’intégrité territoriale et les frontières nationales.

V. Le respect de la loi

La vie sociale est encadrée par un ensemble de dispositions juridiques dont la finalité première est de permettre des rapports sociaux harmonieux et paisibles. Ces dispositions juridiques ont un caractère général et doivent s’imposer à tous, sans distinction aucune. Elles doivent tout autant être respectées par tous.

Ce devoir est d’autant plus fondamental que le non respect contribue à rompre l’équilibre ou à mettre à mal la vie commune. Ainsi donc, se conformer aux lois en les respectant, c’est être un citoyen responsable et c’est aimer son pays.

Le citoyen doit non seulement respecter la loi, mais aussi la faire respecter. A cet effet, il est fondé à dénoncer autant qu’il le peut toute violation de la loi et requérir des autorités compétentes que cela soit sanctionné. Le citoyen dispose également, sur le plan politique, de la possibilité de sanctionner tout corps politique qui exercerait le pouvoir au mépris de la loi en exprimant un suffrage contre.

MODULE 5 : citoyenneté communautaire et multiculturelle

Les étrangers non communautaires ne sont pas logés à la même enseigne et ont des droits différents selon les pays et selon leur nationalité

Les pays nordiques ont accordé le droit de vote aux élections municipales à tous les ressortissants étrangers. 

Il s’agit de la Suède : 1975 ; Danemark : 1981 ; Finlande : 1996) ainsi que les Pays-Bas (1985) et l’Irlande (1963)

ü  La Grande-Bretagne a accordé le droit de vote à tous les échelons à tous les ressortissants du Commonwealth (1948).

ü  Le Portugal a accordé le droit de vote à tous les échelons avec réciprocité pour les Brésiliens (1971) et Capverdiens (1997) et accorde le droit de vote local sous certaines conditions, différentes selon que le pays est de langue portugaise.

ü  L’Espagne accorde le droit de vote municipal sous condition de réciprocité (1985)

ü  En 1992, le Traité de Maastricht proclame à l’article 8 : “Est citoyen de l’Union toute personne ayant la nationalité d’un État membre”.

Il est institué une citoyenneté de l'Union. Est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un des États membres.

2. Les citoyens de l'Union jouissent des droits et sont soumis aux devoirs prévus par le présent traité.

ü  La citoyennetémulticulturelle est encore une autre manière de nommer un phénomène à la fois de reviviscence et de complexification de la citoyenneté

ü  On parle également de citoyenneté identitaire, culturelle, particulariste ou incorporée

En fait, qualifier ainsi la citoyenneté, c’est vouloir signifier une étape supplémentaire dans la complexification d’une notion qui depuis le 18e siècle n’a cessé d’élargir sa portée, de la citoyenneté fondée sur les libertés civiles et politiques à la citoyenneté reconnaissant les droits culturels.

ü  Le multiculturalisme est une manière de désigner la diversité qui caractérise nos sociétés, mais il est aussi une stratégie du pouvoir visant à gérer les différences inhérentes à une société complexe

ü  On peut donc regarder le multiculturalisme comme une description relativement adéquate de la réalité contemporaine, on peut aussi le saisir comme tentative de ré institutionnalisation de la société politique.

Mais qu’est-ce que la citoyenneté multiculturelle?

Il y a au moins trois approches du concept:

ü  La première forme de multiculturalisme renvoie à la coexistence plus ou moins pacifique de plusieurs nations  dans un même État et au droit inhérent à une forme quelconque d’autonomie gouvernementale

ü  La seconde forme concerne les minorités en provenance de l’immigration et du droit à la reconnaissance, à la non-discrimination et à l’action positive

ü  Enfin, une troisième forme réfère à un ensemble de groupes catégoriels sui generis fondés sur la religion le genre, le handicap

ü  Chaque forme de la diversité appelle donc des droits différents

ü  Le multiculturalisme est une stratégie de gestion de la diversité

ü   Il représente mieux les différences d’ordre ethnique, culturel

ü  Il faut aussi comprendre la citoyennetémulticulturelle comme manifestation de l’activité politique

ü  Ce type de citoyenneté est le résultat d’un long processus de politisation étendue de l’ensemble des rapports d’inégalité

ü  la citoyennetémulticulturelle peut aussi apparaître comme le résultat d’une stratégie politique visant à juguler la diversité »


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