Les fonctionnaires Africains ont souvent peur de la retraite. Et pour cause ! Il n’est pas facile de quitter une activité qu’on a exercé durant 30 ans et parfois même plus et se retrouver un beau matin à la maison à ne rien faire
Très peu se préparent réellement à cette nouvelle vie. Et par peur de se retrouver du jour au lendemain inactif avec une pension dérisoire est une situation qui n’est guère supportable. A cela s’ajoute les tracasseries des premiers jours à subir pour apprêter leurs dossiers au Fonds national de la retraite ou à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale afin de s’assurer effectivement une « sécurité sociale ».
Alors qu’il faut bien partir pour céder la place à d’autres ou aux jeunes après avoir servi son pays 30 ans ou 35 ans durant.
Partir, c’est mourir un peu, dit l’adage. Et c’est bien vrai ! La retraite n’est pas toujours bien vécue dans notre société où les personnes âgées ne sont pas facilement acceptées. Honnêtement, chez nous, les retraités dans leur majorité ne sont pas des gens heureux. Pourtant, le jour du départ on devrait dire « libre et heureux ».
La retraite doit être un moment pour se « retraiter », se reconvertir à faire autre chose afin de ne pas s’abandonner à l’inaction qui conduit inexorablement à la ruine de la santé. Car, chez nous, les retraités (dans l’oisiveté) finissent comme des abonnés des bistros ou des hôpitaux.
C’est donc parce que la retraite est perçue comme une guillotine qui tranche la vie que beaucoup en ont peur. Que faire pour rendre agréable la retraite à ces milliers de personnes pour qui, elle est assimilée à une forme de rejet de la société ? Les retraités ne devront pas être traités comme de débris de la société.
L’Etat a le devoir de prendre des lois pour rendre un peu plus acceptable les conditions de vie de ces vaillants travailleurs qui l’ont servi des décennies durant sous le soleil et la pluie, nuit et jour parfois. Les textes qui existent doivent être convenablement appliqués afin d’éviter à ces anciens travailleurs de ne plus se voir obligés de passer de télévision en télévision pour « quémander » l’amélioration de leurs pensions.
Cela ne donne guère une bonne impression de l’administration publique qui jette, ce faisant, la peau de l’orange après l’avoir vidée de son jus. Pitié pour nos retraités. Il faut qu’on éloigne d’eux, le fil à couper le beurre.
Loin d’être des brebis galeuses de la société, les retraités sont des patriotes pour la plupart et ont besoin de plus d’attention, d’admiration et de respect de la part des actifs d’aujourd’hui qui seront les retraités de demain