SYNAPOSTEL

Aller au menu
Aller aux articles
Aller à la boîte d'information

Menu de navigation

Articles

Le rôdeur mortel de Fada ou "Death Stalker"

Espèces dangereuses des scorpions du continent Africain
28-01-2009
<Petite bestiole, triste aura. Rencontre fortuite, réaction immédiate à coups de dard au venin mortel. Le vœu de tout oasien et de tout saharien est de ne point se mettre  en contact avec cette bestiole. Il s’agit du scorpion du Sahara tchadien dont l’espèce la plus redoutable, le leiurus quinquestriatus, est malheureusement la plus fréquente à Fada et Faya-Largeau (Nord du Tchad). Le Responsable (Abid Younous) de l’Association en gestation, SOS-Scorpion, a pu faire les photos du scorpion de Fada pour envoyer aux éleveurs de scorpions en France. Son identité tomba alors et c’est l’effroyable leiurus quinquestriatus qui sème la mort dans l’Ennedi, peut-être au Borkou et au Tibesti (la région du Borkou – Ennedi – Tibesti « B.E.T »).Le leiurus est de la famille de buthidés, un arthropode de couleur jaune, mesurant 7 à 10 cm, et se distingue des autres scorpions par les deux derniers anneaux de sa queue qui sont sombres et surtout de ses pinces qui sont fines. D’autres espèces de scorpions dangereuses du continent africain n’en manquent pas.

Espèces dangereuses des scorpion du continent africain

Genre 
Espèces 
Distribution 
Remarque 
 Androctonus
   
 aeneas  Afrique du Nord - Saharienne
 Faible densité; espèce rare
 australis  De l'Algerie à l'Egypte
 Espèce la plus dangéreuse
 crassicauda Afrique du Nord
Espèce peu fréquente
 mauretanicus Endémique au Maroc

 Leiurus  quinquestriatus Afrique Nord - Sahara Est (Egypte)
Dangérosité élevée
 Hottentona  franzwerneri Endémique au Maroc 
Deux sous -  espèces (Butholus)
 Buthus  occitanus Maghreb, sahel
 Nombreuses sous - espèces et dangérosité variable
 Parabuthus  Granulatus
transvaalicus
Afrique du sud
Répartition disjoint du genre en Afrique

Son venin est de loin le plus foudroyant et la bestiole elle-même est hyper agressive face à un moindre rencontre. Une agression de défense qui fait mouche. Les anglo-saxons le surnomment « death stalker » (queue de la mort ou semeur de la mort) et les francophones, « le rôdeur de la mort ». Le Leiurus quinquestriatus est si dangereux qu’il est vivement déconseillé de le manipuler ou de l’élever en terrarium.

La piqûre provoque des douleurs, d’hypertension, de paralysie respiratoire et donc la mort. Les jeunes enfants en paient un lourd tribut mais également les personnes âgées. La piqûre est d’autant dangereuse qu’elle soit près du cou ou du thorax ou d’un grand vaisseau (artère ou veine). La dangerosité du venin dépend aussi de la taille du scorpion (si la taille < à 2 cm, le venin est peu actif chez l’homme), de la saison (piqûre redoutable en saison chaude). La quantité du venin injecté est variable et dépend de l’animal.

L’appareil venimeux des scorpions est constitué d’une vésicule à venin incluse dans le telson qui est le dernier anneau du post-abdomen ou « queue ». La vésicule contient des glandes à venin et est entourée d’une forte couche musculaire striée permettant au scorpion d’expulser le venin mais aussi de contrôler cette expulsion. Grâce à ce mécanisme, il peut exister alors de piqûres blanches ou « sèches », donc sans inoculation de venin.

Cliniquement, l’évolution de l’envenimation est rapide, après une phase de latence d’une à deux heures pendant lesquelles le seul signe est la vive douleur. On peut distinguer trois stades de gravité croissante:
  • Stade 1 : envenimation bénigne : douleur intense immédiate, à type de broiement et de brûlure.
  • Stade 2 : envenimation sévère : une à deux heures après la piqûre, c’est l’apparition des signes systématiques de la série muscarinique, principalement : sueurs profuses, troubles digestifs (diarrhées, vomissements, coliques), parfois priapisme chez le garçonnet, hypotension artérielle, parfois bradycardie, signes d’encombrements pulmonaires, dyspnées.
  • Stade 3 : envenimation gravissime : c’est le stade de collapsus cardiovasculaire, accompagné de difficultés respiratoires (œdème pulmonaire, bronchospasme, cyanose). On peut noter une hyperthermie, troubles du rythme cardiaque, signes électro-cardiographiques  d’ischémie myocardique. A ce stade, l’évolution est fatale en quelques heures, voire en quelques minutes. Les perturbations biologiques sont : hyperglycémie (2 à 2,5g/l), hyperleucocytose (20 000 à 40 000 éléments).

Le Traitement de l’envenimation : en raison du caractère imprévisible et brutal des défaillances cardio-pulmonaires et neurologiques, tout victime de piqûre, tout spécialement l’enfant et le jeune adolescent, doit être pris en charge dès que possible dans une unité de soins intensifs (Service de réanimation). En cas de piqûre, il faut :

  • Garder son calme ;
  • Ne pas faire de garrot (inutile et n’empêche pas la montée du venin. Il peut provoquer une ischémie d’un membre garroté, donc l’amputation ;
  • Ne pas faire d’aspiration à la bouche (cela provoque l’envenimation chez celui qui aspire) ;
  • Ne pas faire des scarifications du site (cela dissémine le venin et laisse porte ouverte aux infections) ;
  • Immobiliser la région piquée ;
  • Appliquer de la glace sur le site de la piqûre ou du paracétamol per os pour lutter contre la douleur ;
  • Essayer d’identifier le scorpion mis en cause (Leiurus et Andoctonus sont les plus dangereux) ;
  • Eviter toute alimentation pendant 8 à 12 heures.

La sérothérapie (administration du sérum antivenimeux, SAV), traitement spécifique, est à mettre en œuvre impérativement devant toute piqûre potentiellement grave. La sérothérapie n’est plus efficace dès lors qu’un délai de deux heures après la piqûre est dépassé. On peut faire recours à une corticothérapie pour accompagner une sérothérapie mal tolérée.

Les accidents de type anaphylactique ou anaphylactoide (rare) seront traités par un remplissage vasculaire et catécholamines.

L’œdème et l’érythème autour du site d’envenimation sont traités par d’anti-inflammatoires.

La prévention consiste à éviter l’envenimation. Le risque maximal de piqûre se situe du crépuscule au milieu de la nuit, tranche horaire habituelle de sortie de ces animaux lucifuges. Des chaussures fermées et l’inspection visuelle des endroits d’habitation constituent un minimum d’attention requis. Les scorpions étant étonnement fluorescents au rayonnement ultraviolet, il est donc conseillé de se munir d’un équipement léger d’une lampe émettrice de lumière de Wood, peu onéreux. Dans l’obscurité, les scorpions brillent d’une lumière jaune ou jaune vert et sont visibles à plusieurs mètres. Il faut éviter de laisser traîner  au sol tout ce qui peut constituer un refuge pour les scorpions : serpillères, vêtements, chaussures, carton, écorce de bois, amoncellement des briques et autres cailloutis, etc.

Dr DJIDDI ALI SOUGOUDI
Médecin Tchadien

Envoyer cet article à un ami
Nous ne conservons pas vos adresses email, elles sont uniquement utilisées pour envoyer nos messages

Boîte d'information

Album Animé

Recherche

Horloge

 

Visiteurs en Ligne

vétements
compteur

Traducteur

Postuler - Stages

http://www.3D-internship.com
RSS 2008 Africa e-Future | Sponsored by- Sponsorisé par UNI Syndicat GlobalUNI Global UNION  Comfia Comisiones Obreras Comfia CCOO