Si le Cap Vert, classé 47è sur 180 pays, fait office de bon élève dans l’échelle de la corruption, et alors que le Nigeria, longtemps décrié comme le pays le plus corrompu, arrive, cette année, à obtenir un résultat satisfaisant, le Tchad, selon le rapport de l’ONG Transparency International, publié le 23 septembre 2008, n’a pas amélioré sa performance.
Avec un environnement de gestion des affaires publiques, gangrené par une corruption sans précédent, 8 pays africain, notamment le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Gambie, les trois Guinées, la Sierra Leone et le Tchad sont, Transparency International, les pays les plus corrompus des 180 pays concernés par ce rapport. Sur la notation allant de 0 à 10, ils sont à la traine. Ils figurent parmi les 20 derniers du classement, c’est-à-dire, parmi les pays les plus corrompus de la planète.
En ce qui concerne le Tchad, le rapport souligne que : « au lieu de lutter contre la corruption qui gangrène toutes les institutions de l’Etat pour redorer son blason en assainissant environnement économique et social, le Tchad consacre plutôt ses efforts, ces dernières années, à la guerre.
Aujourd’hui, la corruption s’est installée dans tous les domaines et à travers tout le pays.
Si beaucoup de gens ont cru, qu’avec la création du Ministère chargé du Contrôle Général d’Etat et de la Moralisation, on allait mettre un terme à la corruption ou du moins, arriver à le contrôler avantageusement, c’est tout le contraire qui s’observe aujourd’hui.
De nombreux rapports d’enquête de ce Ministère relatifs à plusieurs régions du pays ont signalé des détournements au quotidien de biens publics par les autorités administratives qui ne s’inquiètent de rien. On se contente parfois d’arrêter des menus fretins pour quelques temps, laissant les plus puissants se vautrer dans la corruption.
Dans certains pays, les dirigeants déclarent leurs biens dès leur prise de fonction, mais cela n’a été le cas des dirigeants tchadiens. Et pourtant, cette mesure pourrait permettre d’identifier ceux qui s’enrichissent de façon illicite dans l’exercice de leur fonction.
Ainsi, il n’est pas surprenant de voir de nos jours des personnes, trois mois à peine après leur nomination à des postes de responsabilité, bâtir des villas et circuler au volant de cylindré de dernier cri. Où ont-ils trouvé cet argent en si peu de temps, lorsqu’on sait que certains d’entre eux n’étaient que locataires dans une maison en terre battue.
D’après le rapport de Transparency de 2008, il est urgent de relever les défis que représente la corruption, surtout dans le secteur de l’eau, car, plus d’un milliard de personnes dans le monde ne dispose pas d’accès à l’eau et plus de deux milliards d’individus n’ont de système d’assainissement adéquat. Et tout cela a de graves conséquences sur le développement et de lutte contre la pauvreté.