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Date: 31-08-2008 - URL: http://www.africaefuture.org/html/253.html

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rentrée scolaire rdc

Vers une rentrée scolaire hypothétique en RDC

La polémique est vive autour de la rentrée scolaire 2008-2009 que le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) fixe impérativement au 1er septembre. La controverse est telle que les syndicats des enseignants s’en trouvent tiraillés, les uns s’alignant ouvertement derrière le gouvernement, les autres – constituant la majorité - s’en tenant à la satisfaction préalable de leurs revendications. «Les mêmes», s’accordent-ils.
31-08-2008

La controverse est telle que les syndicats des enseignants s’en trouvent tiraillés, les uns s’alignant ouvertement derrière le gouvernement, les autres – constituant la majorité - s’en tenant à la satisfaction préalable de leurs revendications. « Les mêmes », s’accordent-ils.

Les revendications sont les mêmes », a indiqué le secrétaire général du Syndicat national des enseignants des écoles conventionnées catholiques, Jean-Bosco Puna, dans un entretien au Potentiel. « La rentrée scolaire n’est pas un fait syndical. C’est de la responsabilité du gouvernement », a fait savoir, de son côté, le ministre de l’EPSP, Maker Mwangu, en maintenant au 1er septembre la prochaine rentrée scolaire.

Ce qui ne rencontre pas l’assentiment du Syndicat des enseignants du Congo (Syeco) et du Syndicat national des enseignants des écoles conventionnées catholiques (Synecat) qui, réunis en Assemblée générale le 22 août 2008 à la paroisse St Pie X de Ngiri-Ngiri à Kinshasa, ont conditionné la reprise du travail aux « réponses du gouvernement aux revendications des enseignants avant le 1er septembre 2008 ».

Ils ont stigmatisé la mauvaise foi, l’indifférence manifeste et la non tenue des engagements par le gouvernement de la République quant à la satisfaction des « revendications légitimes des enseignants et personnel de l’Education ».

Dans le camp allié au gouvernement, le Syndicat libre de l’EPSP affirme que ses affiliés seront à leurs postes le 1er septembre prochain, rassurant les parents d’élèves de la rentrée des classes à cette date.

Quant à l’Association nationale des parents d’élèves du Congo (ANAPECO), son président appelle toutes les parties à s’entendre. « Depuis 3 ans qu’on nous a habitués à chaque rentrée à ces menaces, s’inquiète Thaddée Onokoko, ça devient cyclique et c’est embêtant ». Pour lui, « il y a lieu que les syndicalistes s’entendent bien avec leur employeur et qu’ils laissent les parents et les enfants loin du stress qu’on leur crée à chaque rentrée scolaire ». « Le droit à la grève, c’est le droit de tout employé, mais je crois qu’il y a lieu de mettre une forme de bémol sur certaines choses et que, tout en défendant ses droits, l’on voit également comment ont peut se concentrer sur la reconstruction », recommande-t-il à toutes les parties.

EDUCATION, 5% DU BUDGET

« L’Etat congolais ne donne aucun budget conséquent à l’Education. Il s’appuie sur des béquilles comme les parents dont le pouvoir d’achat est inexistant. Ces parents qui nous envoient les enfants à l’école se recrutent parmi les agents de l’ordre, les militaires », dénonce le secrétaire général du Synecat, Jean-Bosco Puna.

Retenue parmi les Cinq chantiers, l’Education ne bénéficie en effet que de 5% du Budget de l’exercice 2008 d’un pays où, de l’avis des experts, « seuls 52 % des enfants d’âge scolaire vont effectivement à l’école et 75 % de ceux-là arrêtent avant la cinquième année ».

« Malgré le fait que le financement public de l’Education se soit effondré dès 1986, le système éducatif congolais a continué à se développer grâce au financement direct des ménages », relèvent-ils. Selon des données officielles, la République démocratique du Congo comptait, au cours de l’année scolaire 2001-2002, « près de 19.100 écoles primaires avec 159.000 enseignants pour plus de 5,47 millions d’élèves et près de 8.000 écoles secondaires avec 108.000 enseignants pour 1,6 million d’élèves.

La même année, l’enseignement supérieur comptait près 326 établissements pour 200 000 étudiants ». Le taux de scolarité était de 76 % en milieu urbain et 48 % en milieu rural, signale la même source.

Les revendications des enseignants

1. Uniformisation des salaires de tous les enseignants du pays à partir du mois d’octobre 2007, 2. Application du budget 2008 des rémunérations conformément au barème salarial dit de « Mbudi » - 208 Usd au huissier et 2.080 Usd au secrétaire général de l’Administration publique - avec effet rétroactif, 3. Paiement des mois de février et mars à des milliers d’enseignants non rémunérés, 4. Clarification du contenu financier du Fonds de promotion de l’éducation nationale (FPEN) à ce jour, palliatif à la suppression de la prise en charge des enseignants par les parents, 5. Reversement du montant de 489.939.911 francs congolais illégalement déduits de l’enveloppe des rémunérations, 6. Suppression de la prise en charge des enseignants par les parents sous toutes ses formes (Constitution, article 43), 7. Mécanisation de nouvelles unités ayant travaillé pendant plusieurs années.