Les femmes élèvent leurs voix pour protester contre les violations dont elles sont l'objet,
le 8 mars date idéale pour se faire entendre ......
Les violences sexuelles sont devenues une arme de guerre, utilisée de manière fréquente, et parfois systématique, par tous les belligérants. Quels que soient les progrès enregistrés sur le plan de la pacification du pays, les viols et les abus sexuels continuent à être perpétrés à grande échelle, non seulement par les combattants mais aussi par les civils.
Afin de protester contre cette situation et de sensibiliser le grand public et les politiciens belges aux sévices subis par les femmes en RDC, le collectif « Tous ensemble pour la cause des femmes en République Démocratique du Congo » [1] organisait le dimanche 8 mars 2009 une manifestation nationale à Bruxelles. En cette date symbolique du 8 mars, Journée Internationale de la Femme, près de 750 personnes sont venues montrer leur soutien aux femmes congolaises et crier leur colère devant le manque d'efficacité des institutions internationales.
En effet, force est de constater que ni la MONUC - la Mission des Nations Unies pour le Congo - ni le Gouvernement congolais n'arrivent à gérer l'insécurité et à protéger les populations civiles.
Des lois, et puis ?
La constitution de 2005 de la République Démocratique du Congo prévoit pourtant l'élimination de toute forme de discrimination et de violences sexuelles envers les femmes. Mais l'application des lois relatives aux violences sexuelles fait défaut, les femmes n'osant pas dénoncer leurs agresseurs, par peur d'exclusion de la vie communautaire ou par peur de représailles. Ces viols génèrent pourtant de graves conséquences sur la vie des femmes congolaises, non seulement sur le plan physique et mental (traumatisme, maladies sexuellement transmissibles, etc.) mais également au niveau social. Une femme victime d'un viol risque le rejet de la communauté et la répudiation ou le divorce, ce qui entraîne une dislocation des foyers et une déstabilisation de la société congolaise.
Violence, trafic, pillage et impunité
Les associations et manifestants présents cet après-midi au Palais de Justice réclamaient l'arrêt de la guerre, du pillage des ressources naturelles, du trafic d'armes et plus particulièrement l'arrêt des violences sexuelles faites aux femmes. Les organisations de femmes et celles de la diaspora congolaise, les ONG et associations belges, unies au sein de la coalition « Tous ensemble pour la cause des femmes en RDC », demandent que des poursuites judiciaires, tant au niveau national qu'international, aient lieu à l'encontre des personnes responsables de violations des droits humains et de crimes de guerre, en particulier dans les provinces du Kivu et en Ituri.
Elles demandent également à la Belgique et ses responsables politiques d'impulser et promouvoir une politique de pacification durable dans la région des Grand Lacs et de tenir compte de la situation des femmes congolaises dans ses accords avec la RDC