Sanglés
dans leur nouvel uniforme, des policiers et des militaires ont bonne
démonstration de leur discipline et de leur sens d’organisation au
passage devant les tribunes. Les policiers ont fait sensation avec leur
tenue de gala. Des spectateurs ont aussi recensé toutes les forces
militaire s du pays et par groupes spécialisés comme les contingents
représentant la Force terrestre, la force aérienne et la Force navale
dans sa tenue tout en blanc. Les militaires de la Garde républicaine
ont fait défiler près d’un demi-millier d’éléments avant le passage
des engins de génie militaire dont nombre de blindés et autres obus
comme les orgues de Staline. Des soldats de la paix des Forces
onusiennes ont défilé à côté de leurs frères d'armes congolais en signe
de bon entente. Des anciens combattants de la deuxième guerre mondiale
ont été également retenus malgré leur grand âge. Quasi centenaires (94
ans), ils ont défilé vaillamment après leurs cadets. Dans les travées
des tribunes et sur le parterre du bas peuple, des Congolais, fiers de
leur armée ont apprécié que les autorités nationales aient montré à la
face du monde la force de dissuasion de la RDC. D’autres ont ajouté
tout aussi fiers : «Les pêcheurs en eau trouble en ont eu pour leur
compte. Les responsables des partis politiques de l’opposition ainsi
que des membres des mouvements de défense des droits de l’homme n’ont
pas été suivis dans leurs mots d’ordre de désobéissances civiles ».
Pour une fois a reconnu un aîné, les organisateurs ont pourvu tout le
monde en boissons fraîches sans distinction de titres. De plus des
membres de la Croix Rouge nationale et des membres du corps médical se
sont déployés pour aider les personnes défaillantes. Au-delà du
Boulevard Triomphal, nombre d’habitants de la commune de Lingwala
jouxtant le défilé ont pu constater l’enthousiasme des forces vives
pour le défilé car certains ont été stationnées depuis le Rond Point
Mandela soit à plus de 8 kilomètres de la tribune officielle et sont
restés stoïques sous le soleil (heureusement peu ardent en saison
sèche) plus de 5 heures avant d’entreprendre la longue marche jusqu’à
la tribune. Pendant ce temps la fanfare de l’Eglise kimbanguiste a
animé de bien bonne façon avec des airs miltaires le défilé des
premiers civils.
- Le défilé un monstre indompté
Toutefois à un certain moment, nombre de spectateurs ont commencé à se lasser de la longueur des colonnes militaires. L’impatience a gagné les officiels qui ont fait accélérer le mouvement. Des spectateurs ont assisté ahuris à un défilé des véhicules militaires roulant à vive allure. Dans la foulée, ils ont constaté de l’improvisation, car les engins militaires ont commencé par défilé par colonne d’un véhicule suivant l’autre, après par deux de front ensuite par rangée de trois pour finir par quatre engins militaires occupant toutes les bandes passantes du Boulevard Triomphal. La désorganisation s’est poursuivie dans l’ordre de passage des groupes des civils avec comme premiers fauteurs de trouble les militants des deux plus importants partis au pouvoir. Classés trente sixième, selon des étudiants outrés par les militants qui les ont bousculés au passage, les militants du PPRD, parti cher au chef de l’Etat ont pris le devant pour livrer un spectacle indigne en courant devant la tribune officielle et pire en stationnant devant les autorités en scandant des chansons de louange au président de la République. Des membres des services de sécurité ont vécu à ce moment des instants pénibles. Comment réprimer des sympathisants enthousiastes et spontanés devant leur leader mais mettant mal à l’aise des rois et présidents venus en invités d’honneur du pays jubilaire ? Des représentants du PALU, autre parti au pouvoir et cette fois-ci cher au premier ministre, ont provoqué le même désordre offusquant même un responsable de la sécurité placé au sein des journalistes. Cet agent n’a pas pu refreiner son indignation devant tant d’irresponsabilité des organisateurs du défilé malgré le fait de respect d’alignement devant les tribunes de ces « combattants du PALU. Un officiel astucieux a réussi à contenir la joie débordante des participants au défilé déterminés à passer devant les tribunes officielles en intercalant des engins lourds de construction du projet national des « 5 Chantiers ». Des invités d’honneurs et des hautes personnalités ont ainsi pu être évacués pour le banquet. La touche finale à cette confusion a été portée à la fin par une foule particulièrement indisciplinée qui a bravé la police et l’armée déployée sur place pour emporter selon elle, « le cadeau du jubilé du Cinquantenaire », soient parasoleils et chaises en plastique disposés pour les spectateurs.