Gouvernement - Syndicats
Des négociations difficiles
La traditionnelle rencontre annuelle entre le gouvernement et les syndicats s’est ouverte le jeudi 4 décembre 2008, dans la salle du Dialogue social, à Ouaga. Prévue pour durer deux jours, les négociations s’articulent autour de six préoccupations des syndicats, dont l’augmentation des salaires et pensions de 25%, pour compter de janvier 2001.
05-12-2008
C’est
par l’hymne national, le Dytanéen, que les travaux de la rencontre
annuelle entre le gouvernement et les syndicats ont débuté. Cela, comme
pour rappeler (et ce n’est pas superflu) que les deux parties
appartiennent à la même patrie. Ce fut d’ailleurs l’appréciation du
Premier ministre, qui a présidé l’ouverture de ces 48 heures de
négociation. Qu’à cela ne tienne, les négociations entre les deux
parties s’annoncent houleuses. C’est le moins que l’on puisse dire à
l’analyse des allocutions prononcées par le président du mois des
centrales syndicales et le Chef du gouvernement. Premier à prendre la
parole, le porte-parole des centrales syndicales a insisté sur une «
condition fondamentale » du dialogue social : le respect de la parole
donnée. Et à ce sujet, Joseph Tiendrebéogo de la FO/UNSL a traduit,
face au Premier ministre et aux nombreux membres du gouvernement, la
déception de l’ensemble des centrales syndicales et des syndicats
autonomes quant au « non-respect d’un certain nombre d’engagements que
le gouvernement a pris vis-à-vis des travailleurs, plus
particulièrement la non mise en œuvre de « bon nombre de points
d’accords issus des négociations de 2006 et de 2007 ». Les syndicats
ont d’ailleurs proposé que la présente rencontre débute par un bilan de
la mise en œuvre des points d’accord précédemment acquis, avec
l’établissement d’un échéancier précis pour corriger les défaillances.
Mais déjà, le bilan brut tel que dressé par Joseph Tiendrebéogo fait
état de seulement 4 points d’accord ayant fait l’objet de satisfaction
sur les 11 points arrêtés. « Les autres sont en suspens », a-t-il dit.
De son côté, le gouvernement, par la voix de son chef, souhaite a
priori que les syndicats ne perdent pas de vue le contexte de crise
énergétique, alimentaire, et financière, dans lequel se tiennent ces
négociations. Car c’est dans ce contexte, dont le gouvernement
burkinabè n’a pas la maîtrise, que résident les causes du
renchérissement général du coût de la vie, à en croire Tertius Zongo.
Le Premier ministre s’est également félicité du fait que son
gouvernement ait œuvré à ce que les points restés en suspens à la suite
des négociations de 2007, trouvent progressivement solution, « à la
satisfaction de chacune des parties ». L’exemple de l’augmentation
effective des salaires dans le privé a été cité par le chef du
gouvernement. Pour les discussions des 4 et 5 décembre 2008, le
gouvernement « discute avec franchise, clairvoyance, en tenant compte
des indicateurs micro et macro économiques » a dit Tertius Zongo qui
précise qu’il n’y a pas de sujet tabou. « Cependant, précise-t-il, vous
ne manquerez pas de tenir compte du contexte international évoqué plus
haut, qui, nul doute, constituera une limite objective à l’atteinte de
nos objectifs en matière d’amélioration des conditions de vie des
travailleurs ».
Les préoccupations actuelles des syndicats, telles que
présentées par Joseph Tiendrebéogo s’articulent sur 6 points (voir
encadré), et attendent de la part du gouvernement des réponses
concrètes. Les débats s’annoncent donc houleuses et les conclusions
sont attendues, en principe, ce vendredi.
Source le Journal Le Pays
Ceci est une
adresse des organisations syndicales aux militants et aux travailleurs
à l’occasion de la rencontre gouvernement/syndicats des 4 et 5 décembre
2008.
Les secrétaires généraux des centrales syndicales et des
syndicats autonomes informent les militants et les travailleurs que la
rencontre annuelle gouvernement/syndicats prévue initialement pour
septembre 2008, se tiendra finalement les 4 et 5 décembre 2008. Cette
rencontre, outre le fait qu’elle offrira l’opportunité aux deux parties
de faire le point sur la mise en œuvre des accords passés, sera
l’occasion pour les représentants des travailleurs de soumettre au
gouvernement les préoccupations du monde du travail. Celles-ci portent
essentiellement sur :
- l’augmentation des salaires et pensions de 25% pour compter du 1er janvier 2001 ;
- la diminution des impôts et taxes (diminution de l’IUTS, diminution du
prix des hydrocarbures, révision à la baisse de la structure des prix
des hydrocarbures, exemption de la TVA sur les prêts bancaires, ...) ;
- la mise en œuvre des recommandations du Comité paritaire sur les
dossiers sociaux de travailleurs relevant du gouvernement, traitement
des dossiers sociaux de travailleurs relevant du patronat privé ;
- la constatation des avancements des agents publics 2006, 2007 et 2008
avec leurs effets financiers ; et la réouverture et l’instruction
sérieuse du dossier Norbert Zongo ;
- les réponses du gouvernement à
la plate-forme d’action de la Coalition nationale contre la vie chère
conformément à l’engagement pris par le gouvernement par correspondance
n° 2008-77/MTSS/CAB du 8 mai 2008.
Camarades militantes et
militants, travailleuses et travailleurs,Comme nous l’avons toujours
indiqué, les résultats des négociations sont intimement liés à la
mobilisation et à la détermination dont font ou peuvent faire montre
les travailleurs. C’est pourquoi nous appelons les militants et
l’ensemble des travailleurs à suivre cette importante rencontre et à
rester à l’écoute de leurs responsables pour les résultats y relatifs
et les suites éventuelles à leur donner.
Vive l’unité d’action syndicale !
Unis et mobilisés, nous arracherons des victoires !
Fait à Ouagadougou, le 1er décembre 2008
Pour les centrales syndicales :
CGT-B Tolé Sagnon Secrétaire général
CNTB Blaise A. Hien Secrétaire général
CSB Jean Mathias Liliou Secrétaire général
FO/UNSL Joseph Tiendrébéogo Secrétaire général
ONSL Paul Kaboré Secrétaire général
USTB El Hadj Mamadou Nama Secrétaire général
Pour les syndicats autonomes :
Le président du mois Achille Paré Secrétaire général du Syntrapost