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Fecha artículo: 17-05-2009 - url artículo: http://www.comfia.net/html/595.html

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Compensation: Quasi-gel salarial: appel à la mobilisation!


Les dirigeants des principales centrales syndicales, que ce soit dans le privé aussi bien que dans le Service Civil, rejettent In Toto les propositions pour la compensation salariale du National Pay Council (NPC) sous la présidence de Kris Ponnusamy et en l'absence des représentants syndicaux. Dans la conjoncture, l'unanimité syndicale se dessine sur un point majeur: appel à la mobilisation contre le quasi-gel salarial décrété à partir du 1er juillet prochain. Si du côté de la Conféderation des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), la manifestation et la marche pacifique du samedi 4 juillet prévue de longue date revêtent de toute leur importance, les composantes syndicales du 1er Mai à Beau-Bassin se réuniront demain pour mettre au point un programme de mobilisation. Entre-temps, la Confédération Syndicale de Gauche (CSG-Solidarité) revient avec sa proposition pour une action syndicale, en l'occurrence une "journée villes mortes" à travers le pays, en vue de lutter contre la "paupérisation de la société".Le président de la General Government Services Union(GGSU), Rashid Imrith, a fait état d'un sentiment de révolte parmi les fonctionnaires face "au travail bâclé et amateur" du National Pay Council.

D'emblée, le président de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, met en garde les salariés et les dirigeants syndicaux contre le "cinéma politique" que compte réaliser le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Rama Sithanen, dans le contexte budgétaire en deux temps. "Rama Sithanen pou rode fer akter film indien ar travayer Moris lor konpansasyion saler. Li pe kwar so sinéma san payé pou kapav passé", a-t-il déclaré.

"Nous n'avons pas d'autre choix que de rester mobiliser et la manifestation du 4 juillet à Rose-Hill demeure une de nos priorités. L'épisode de la compensation salariale n'est qu'une étape dans les revendications syndicales. Il ne faut pas oublier les répercussions de la nouvelle loi du Travail, la réalité du chômage technique de la semaine réduite de travail avec le financement des contribuables ou encore la déduction obligatoire de 1% des salaires des employés du privé", poursuit Reeaz Chuttoo.

"Tenant compte de la situation politique et économique du pays, les recommandations du National Pay Council confirment la connivence de Sithanen avec la MEF. Rama Sithanen a enclenché des manoeuvres de Management of Public Opinion. La population ne croit pas que le gouvernement de Navin Ramgoolam soit disposé à s'engager dans la voie du suicide politique avec la formule de compensation préconisée par le NPC",s'appesantit le président de la CTSP. Cette confédération syndicale soutient que le mémoire de la Mauritius Employers Federation (MEF) pour le budget 2009 trahit "la gourmandise grandissante du patronat", qui n'hésite pas à brandir la menace des licenciements pour forcer la main au gouvernement.

La Confédération des Travailleurs du Secteur Privé affirme qu'importe la déclaration farfelue du président du NPC sur les 71% des salariés bénéficiaires"la réalité est qu'avec la proposition arrêtée, vendredi, la majorité des fonctionnaires aussi bien que la majorité des salariés dans le privé seront pénalisés". "Cette proposition est une mascarade pour permettre au ministre des Finances de disposer d'une marge de manoeuvre pour faire son cinéma politique de bas étage lors de la présentation du budget en rejetant la formule du NPC et en mettant en pratique un nouveau barème salarial maquillé", poursuit le président de la CTSP, qui se dit fier de n'avoir pas été partie prenante de "cette décision".

D'autre part, dans le cadre de cette campagne de mobilisation syndicale, la CTSP a dressé un cahier de revendications comprenant entre autres

l'introduction d'un Portable Severance Allowance Fund avec les employeurs y contribuant une journée de salaires par tête d'employé chaque mois;

la gestion d'un fonds de Sécurité sociale avec les employeurs versant un pourcentage du chiffre d'affaires réalisé au lieu des 6% actuellement et les employés contribuant à hauteur de 3%;

l'introduction d'un TVA Sociale sur les produits de luxe et une taxe de 0,5% sur les transactions financières dans le secteur Offshore pour le financement d'un Stabilisation Fund pour subventionner les prix des denrées et service de base;

une démocratisation de l'accès à l'éducation tertiaire;

l'adoption d'une loi sur le financement des partis politiques allant dans le sens d'une plus grande transparence;

la garantie d'un salaire minimum vital aussi bien que la reconnaissance du concept de rattrapage salarial dans le privé;

le retour à l'âge de la retraite à 60 ans et le maintien des services de santés gratuits et accessible à tous.

Par ailleurs, la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé n'a pas manqué d'égratigner la classe politique. "L'opposition parlementaire n'a pas été claire dans son soutien aux revendications syndicales. Elle n'a fait aucune mention de la nécessité visant à réintroduire la Severance Allowance en faveur des employés du privé. Elle a été également silencieuse au sujet du Portable Severance Allowance Fund. Nous sommes en droit de nous poser des questions",soulignent conjointement Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo, secrétaire de la CTSP.


 CSG-Solidarité: "La réforme du GM est un massacre salarial"

Les différentes composantes de la Confédération Syndicale de Gauche (CSG-Solidarité) considèrent les propositions pour la compensation salariale comme "un véritable vol organisé avec pour auteur le National Pay Council" (NPC). La CSG-Solidarité avance que"la réforme économique du gouvernement de l'Alliance sociale constitue un massage salarial" et rappelle qu'un salarié avec un minimum vital de Rs 16 000 par mois se retrouve aujourd'hui appauvri de quelque Rs 900.

"Les faits sont têtus et ont fini par nous donner raison. Nous avons combattu de manière systématique toute forme de collaboration avec le National Pay Council. Malgré le boycott des syndicats à cette instance, aucun changement n'est intervenu par rapport aux critères. Les récentes propositions de compensation confirment que le NPC n'a été qu'un pantin entre les mains de l'Etat et du secteur privé. Cette compensation n'est qu'un véritable vol organisé au détriment des salariés", déclarent les dirigeants de cette confédération syndicale.

"Où est la logique de ce quasi-gel salarial dans le privé et la fonction publique alors que les salaires et Fringe Benefits du Top Management demeurent un secret",rappelle la CSG-Solidarité. Sur la base d'une analyses des données de ces dernières années, cette confédération syndicale arrive à la conclusion que "la mise en application du quantum de la compensation salariale du NPC en 2009 sur les salaires de base en vigueur dans le secteur privé, soit autour de quelque Rs 6 500 par mois, représente un manque à gagner de Rs 255".

Toujours selon les projections de la CSG-Solidarité, le manque à gagner est de Rs 500 pour des salaires de Rs 10 000 alors qu'un "Income Earner" avec un minimum vital de Rs 16 000, qui ne bénéficiera d'aucune compensation salariale, se retrouvera avec "ène apovrisman de pré de Rs 900".

Poussant son analyse, la CSG-Solidarité soutient que le non-paiement d'une "compensation salariale adéquate" de 2007 à 2009 représente un transfert de Rs 11 milliards des salariés au patronat (privé et étatique). Pour étayer leurs dires, les syndicalistes de la CSG-Solidarité notent que le '"Ratio Salary/GDP at Basic" a régressé depuis 2005 avec un léger réajustement l'année dernière dans le sillage du rapport du Pay Research Bureau (PRB) pour la fonction publique exclusivement.

La CSG-Solidarité lance un appel à une mobilisation générale en vue d'une grève générale et d'une journée "villes mortes" pour dire non à l'appauvrissement de la population. "La réforme engagée par le gouvernement de Navin Ramgoolam constitue un massacre salarial. L'ensemble des salariés à Maurice et à Rodrigues ont contribué à la croissance de ces trois dernières années au prix d'une baisse réelle des salaires. Il est aussi clair qu'avec la nouvelle loi du travail et dans le contexte de crise économique, le patronat exerce un chantage honteux avec l'arme du licenciement pour réduire les salaires", conclut la CSG-Solidarité.


 

Service Civil - GGSU: "Un sentiment de révolte dans le Service Civil"

La Government General Services Union (GGSU) réclame la convocation des négociations tripartites d'urgence en vue de déterminer le quantum de la compensation salariale dans une tentative d'apaiser "le sentiment de révolte des fonctionnaires". C'est ce qu'a déclaré à Week-End, hier matin, le président de la GGSU et vice-président de la Fédération des Syndicats du Service Civil (FSSC), Rashid Imrith, suite au tollé soulevé avec "le travail bâclé du National Pay Council".

"Dans un premier temps, le gouvernement avait voulu affaiblir le mouvement syndical en tentant de créer une division entre les salariés du privé et ceux de la fonction publique. Cette stratégie n'a pas donné les résultats escomptés. Néanmoins, il revient à la charge avec une compensation aux salariés touchant moins de Rs 12 000 avec toujours comme objectif d'inciter un clivage entre les salariés. Mais le gouvernement oublie que le NPC est une instance illégitime", avance le président de la GSSU.

"La classe syndicale est unanime à reconnaître que les recommandations du NPC pour la compensation n'ont aucune valeur. Il revient à l'Etat de s'assurer que toute perte du pouvoir d'achat soit Adequately Compensated. L'instance appropriée n'est autre que les tripartites. La balle est dans le camp du gouvernement pour éviter une aggravation de la crise sociale qui se développe", maintient le président de la GGSU.

Rashid Imrith confirme que la grande majorité des fonctionnaires ne pourra prétendre à bénéficier de la compensation salariale proposée par le NPC. "C'est un fait qu'à part ceux qui sont au bas de l'échelle salariale, les fonctionnaires dans leur ensemble seront pénalisés par la formule du NPC. Le raisonnement est simple: les Starting Salaries pour les infirmiers sont de Rs 12 000 par mois, pour les instituteurs de Rs 11 200 ou encore pour les constables de Rs 10 450 et cela sans oublier les Increments. Ces catégories de fonctionnaires représentent une part conséquente dans la fonction publique", ajoute-t-il.

Le président de la GGSU s'interroge sur le caractère inéquitable de la formule du NPC. "Un employé avec des salaires mensuels de Rs 11 950 aura droit à la compensation de Rs 200, portant ses salaires à partir du 1er juillet à Rs 12 150. Par contre, son collègue, avec Rs 12 000 par mois actuellement, se retrouve bec dans l'eau après le 1er juillet. Si ce n'est pas un travail d'amateurs, nous sommes en droit de nous demander", laisse-t-il entendre.

Pour sa part, Radkrishna Sadien de la State Employees Federation (SEF), se dit déçu de la proposition du NPC. "C'est la classe moyenne, dont principalement les fonctionnaires, qui est toujours écorchée. Les composantes de la plate-forme du 1er Mai, qui se réuniront demain, décideront de la marche à suivre pour faire pression sur le gouvernement en vue de rectifier le tir", déclare-t-il.


 

Toolsiraj Benydin (FSSC): "Une discrimination inacceptable!"

Le président de la Fédération des Syndicats du Service Civil (FSSC), Toolsiraj Benydin, s'élève avec véhémence sur le caractère discriminatoire de la formule de compensation salariale proposée par le National Pay Council. Il affirme que le Forum du Peuple, qui se réunira demain, est la plate-forme syndicale idéale"pour transmettre un message approprié au gouvernement dans la conjoncture".

"La compensation salariale 2009, décidée sur la base de l'unipartisme au lieu du tripartisme, représente une discrimination inacceptable. C'est du jamais vu. Pour la première fois, des salariés sont exclus de la compensation salariale à partir d'un minimum de Rs 12 000. Nous maintenons que la compensation doit être applicable à l'ensemble des salariés même si une politique de solidarité doit être privilégiée pour ceux au bas de l'échelle", a déclaré le président de la FSSC.

"Les autorités se bombent le torse en déclarant avoir pris fait et cause pour ceux au bas de l'échelle. Dans le mouvement syndical, nous nous demandons pourquoi une Full Compensation au taux d'inflation de 7% n'a pas été accordée à ces catégories salariales. Une telle approche discriminatoire est contraire au Decent Work Programme auquel souscrit le gouvernement avec le récent déplacement d'une importante délégation du Bureau International du Travail (BIT). La façon de faire du gouvernement est une véritable provocation à la classe syndicale et aux salariés", a-t-il conclu.


 

National Pay Council - Salaires de Rs 3 800: Compensation de 5,1%

Dès ce week-end, le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Rama Sithanen, devrait être en présence du rapport officiel du National Pay Council portant sur une compensation salariale de 5,1% pour les employés avec des salaires mensuels d'un maximum de Rs 3 800, d'une augmentation de Rs 200 pour ceux touchant entre Rs 3 800 et Rs 12 000 et aucune compensation pour les salaires de plus de Rs 12 000.

"Je ne suis pas encore présence du rapport du National Pay Council. Aussi dès réception de ces recommandations, je compte l'étudier," a déclaré Rama Sithanen à Week-End, hier matin, sans donner de plus amples détails sur les décisions à venir quant à une éventuelle révision des barèmes.

Pour arriver aux recommandations, le président du NPC, Kris Ponnusamy, qui est en passe de devenir la cible privilégiée d'une campagne syndicale, a tenu en ligne de compte le taux d'inflation estimé à 7% et le taux de productivité de 1,6%. "Ces recommandations s'inscrivent dans un contexte de crise économique. Le National Pay Council a décidé de renouveler son appel aux entreprises qui ont la capacité de payer de faire le nécessaire. Pour celles qui seraient dans l'incapacité de le faire, le gouvernement mettra en place un mécanisme afin que les employés puissent avoir leur dû", a déclaré en substance Kris Ponnusamy après la réunion de vendredi après-midi.

Outre la dénonciation de la formule discriminatoire sans précédent, une autre controverse a vu le jour. "Dans le procès-verbal de la première réunion, nous prenons connaissance d'une déclaration de la Permanent Secretary au ministère du Travail et des Relations industrielles à l'effet qu'il y a deux propositions pour la compensation sur la table de discussions. Certes, il y avait la proposition de la MEF. L'autre émanait de qui? Pas des syndicats",se demandent des syndicalistes.


 

Répartition des salaires par secteurs économiques

Le tableau ci-dessous récapitule la répartition des salaires mensuels (en moyenne) dans les différents secteurs économiques selon les données publiées par le Bureau Central des Statistiques à mars de l'année dernière. Sur la base de ces données, qui devront être rajustées tenant en ligne de compte la mise en application des recommandations salariales du Pay Research Bureau (PRB) ou encore la compensation salariale de l'année dernière, la moyenne des salaires pour tous les secteurs économiques est nettement supérieure au "Cut-Off Point" de Rs 12 000 décidé par le comité Ponnusamy. A mars de l'année dernière, la moyenne salariale était de Rs 14 428 par mois, selon le Bureau Central des Statistiques.

Secteurs économiques Salaires (en moyenne)

Cannes à sucre Rs 9 926

Industrie sucrière Rs 12 976

Agroalimentaire Rs 9 018

Textiles Rs 7 520

Autres manufacturiers Rs 11 103

Eau et électricité Rs 24 449

Construction Rs 15 457

Commerce Rs 15 782

Hotels et restaurants Rs 11 548

Transport et Communications Rs 19 824

Secteur financier Rs 27 413

Immobilier Rs 15 231

Administration publique Rs 16 867

Education Rs 17 287

Santé et Sécurité sociale Rs 19 571

Autres services Rs 13 173

Export Oriented Enterprises Rs 7 860


Source: Week-End

17-05-2009
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