Les chargés de cours de l'Université de Maurice (UoM) soulignent qu'ils étaient déjà convaincus de bénéficier de la liberté d'expression et que la déclaration du Premier ministre au Parlement, mardi dernier, a confirmé cet acquis. " Nous saluons le PM pour ses clarifications rassurantes à ce sujet, mais par contre, le vice-chancelier a été mal inspiré d'envoyer cette deuxième circulaire ", a déclaré Mono Bunwaree, le président de l'University of Mauritius Academic Staff Union (UMASU), lors d'une rencontre avec la presse hier après-midi.
Les dirigeants de l'UMASU ne transigent pas sur cette question d'academic freedom, lancée, rappelons-le, suite à une circulaire émise par le Bureau du Premier ministre, et à plusieurs reprises hier après-midi ils n'ont pas manquer de le souligner. " Jusqu'ici, nous n'avions jamais demandé l'autorisation à qui que ce soit avant de parler à la presse sur des sujets d'intérêt commun ni pour des participations dans des forums de discussions. Ce droit à la liberté d'expression est là et nous remercions le Premier ministre de l'avoir rappelé au Parlement mardi dernier. Sa mise au point est rassurante et devrait mettre un terme à tout doute que certaines personnes qui sont à des postes de responsabilité avaient encore jusqu'à mardi sur la liberté d'expression des universitaires ", a affirmé hier Mono Bunwaree. L'UMASU tient à préciser que cette liberté d'expression est synonyme aussi d'opinions diffrérentes sur le campus." Il peut y avoir des divergences sur un sujet d'intérêt commun et c'est cette confrontation d'idées qui fait avancer le débat et la réflexion ".
C'est la position adoptée par le vice-chancelier par le biais d'une communication interne adressée durant la journée de mardi aux chargés de cours qui suscite la polémique sur le campus à présent. " Le Pr Fagoonee s'est complètement ridiculisé par le contenu de cette circulaire interne, qui va à l'encontre de la déclaration du PM. Nous avons été choqués par ce qu'il a écrit et le syndicat a essayé de le joindre dès mardi après-midi pour lui faire part de notre désaccord mais nous n'avons pu le rencontrer ", soutient le président de l'UMASA.
Dans cette communication écrite, le vice-chancelier dit aux universitaires que " it is always safe to seek advice prior to making statements to the press on matters that can be perceived as potential embarrassment to the government "." L'universitaire doit pouvoir s'exprimer en toute liberté et en toute objectivité, sans aucune frayeur et sans chercher à être complaisant envers qui que ce soit. Quand le vice-chancelier nous conseille de ne pas tenir des propos qui pourraient embarrasser le gouvernement, est-ce à dire que nous pouvons en revanche embarrasser l'opposition ? Le vice-chancelier a-t-il réfléchi avant d'écrire ? C'est un faux pas de sa part ", insiste le président de l'UMASU.
Plusieurs personnes sur le campus trouvent que cette circulaire" n'avait pas sa raison d'être " étant
donné que le conseil d'administration avait déjà
pris position d'une manière très claire en faveur
du droit des universitaires à la liberté d'expression,
et en avait fait officiellement part au ministère de l'Éducation
dans une correspondance en début d'année. "
Council took the stand that the directives of the ministry went
against the very concept of a university and further stated the
specificities of an institution like the University of Mauritius
are such that it could not debar its academic staff members who
were often sollicitated for their expert opinion/advice on various
matters of national and public interest, from expressing themselves
on radio. Universities all over the world generally enjoy Academic
freedom ", peut-on en effet lire dans cette lettre en
date du 29 janvier signée par le Registrar de l'UoM.
Source: Le Mauricien