Après huit mois de rapports de force avec la direction de MT, les syndicalistes licenciés, Indiren Carpanen et Raj Rughoonath, acceptent les dernières conditions de réintégration de MT, et seront de retour au travail dans trois jours.
Les nouvelles propositions de Mauritius Telecom (MT) leur ont été envoyées sous forme de lettres adressées à chacun d’entre eux, le 4 mai 2009.
«Nous remettrons les documents, signés, attestant notre accord quant aux dernières conditions d’intégration, au siège de MT, le 7 mai, à midi», affirme Indiren Carpanen.
C’est le dernier épisode d’une série, qui avait tenu en haleine toute la nation pendant presqu’une année. Ce n’est pas un «happy ending» parfait sous tous les angles. Mais l’essentiel c’est qu’aujourd’hui, Indiren Carpanen et Raj Rughoonath, licenciés le 29 août 2008 par MT, sont suffisamment satisfaits des nouvelles conditions de cette société, pour mettre un terme à une éprouvante bataille.
Lors de la conférence de presse organisée par le comité de soutien des deux licenciés, le 5 mai, la majorité des poids lourds du mouvement syndical sont présents : Jack Bizlall, Toolsiraj Benydin, Ashok Subron, Cassam Kurreeman et Reaz Chuttoo, entre autres. L’atmosphère est très joviale. La victoire et le soulagement se lisent sur tous les visages.
Jack Bizlall, présente les quatre particularités de l’offre de MT, selon le comité de soutien. Premièrement, «elle est faite sous le Code Civil». Deuxièmement, « elle ne blesse aucunement la dignité et l’honneur des deux employés».
Troisièmement, «elle applique le principe de réintégration». Quatrièmement, «elle n’impose aucune interdiction aux employés de MT ou aux dirigeants syndicaux de critiquer MT si les critiques sont faites de bonne foi».
Il tient à souligner que la première des 11 résolutions vers lesquelles les travailleurs et syndicalistes présents se sont engagés à travailler, lors du rassemblement syndical du 1er mai, est maintenant satisfaite. «Que Carpanen et Rughoonath soient réintégrés dans leurs emplois à Mauritius Telecom, et qu’ils ne soient soumis à aucune sanction. Que la répression antisyndicale cesse», ordonnait cette résolution.
Cependant, le comité de soutien des deux licenciés est d’avis que les dernières conditions de leur réintégration au sein de MT comportent quelques contentieux. Par exemple, le fait qu’un autre poste que celui stipulé dans son contrat de travail soit assigné à Raj Rughoonath. De plus, il perçoit la condition, «toute conduite de []Carpanen et Rughoonath] calculée pour nuire à la compagnie ou lui porter préjudice ou pour dénigrer à son image institutionnelle mènera à des actions disciplinaires sévères», comme une épée de Damoclès qui restera suspendue au dessus de leurs têtes.
Malgré ces points de désaccord, Indiren Carpanen et Raj Rughoonath reprendront le travail à MT, le 8 mai. En conclusion, ce que leurs camarades syndicalistes ont tous tenu à saluer, sont «le courage, la détermination et la dignité dont ils ont fait preuve» pendant ces mois de lutte. A leurs yeux, Carpanen et Rughoonath se sont hissés au statut de symboles pour tous les combats syndicaux à venir.