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1ER-MAI Syndicats et société civile à Beau-Bassin

 Appel à une " Journée villes mortes " dans tout le pays

 Alors que plusieurs orateurs avant lui ont réclamé une journée de grève pour démontrer leur mécontentement face à l'attitude du gouvernement relative au National Pay Council, Jack Bizlall a appelé, lui, à une Journée villes mortes à travers le tout le pays. Une résolution dans ce sens (parmi les 11 votées à main levée) a d'ailleurs été adoptée par les quelque 2 000 personnes qui ont assisté hier à la Place Pierre-Renaud, à Beau-Bassin, à un rassemblement des syndicats et de la société civile pour marquer la Fête du Travail.

" Si nou pa satisfe. Pa zist travayer ki bizin fer la grev. Sa pei-la bizin aret tou aktivite pandan enn zour. Proprieter taxi bizin aret travay. Peser bizin pa al la pes. Anou demontre par enn arrêt daktivite d'un jour ki pena zis travayer selman ki koinse ; se lepep ki bizin enn lot simin ! ", a lancé Jack Bizall a une assistance enthousiaste.

Selon l'orateur les employés peuvent apporter un changement significatif dans la société mauricienne. " Nou kapav fer enn lot sosiete kot fer mieux viv ", a-t-il ajouté. " Ena posibilite konstruire diferaman, konstrir du nouvo ", a-t-il insisté. " Si nou l'intelizans fonksione ; si nou reper drwat ; si nou ideolozi kler ; nou leker ek la sante ankor solid ; si nou asim nou responsabilite ; ki fer nou pa kapav konstrir enn lot sosiete ? ", s'est-il demandé.

Dans ce contexte, Jack Bizlall a réclamé trois choses : l'élaboration d'une nouvelle Constitution, l'avènement d'une deuxième République et la promotion du mauricianisme." Nou Konstitisyon angle ki finn donne nou sa ; enn nouvo Repiblik kot nou lekonomi au sant du sosyal ; nou travay pou nou pa pou enn ponie akapareur ; le morisianism, enn konsep politik ki ambraz limanite ! ", s'est-il enthousiasmé.

L'intervenant a auparavant dénoncé l'incapacité du gouvernement à régler les problèmes, prisonnier qu'il est, selon lui, du présent système capitaliste." Ramgoolam ek Sithanen prisonier enn system. Zot pa kapavmenage la chèvre et le chou. Se pourquoi zot pale zoine ou ", a-t-il expliqué. L'orateur a également dénoncé le système de crédit qui crée l'endettement et le concept de la croissance économique qui " pe detrir nou planet ".

Pendant plus de trois heures, plus d'une vingtaine d'orateurs représentant pas moins six fédérations syndicales et une dizaine d'organisations de la société civile se sont succédé au micro, dénonçant les manquements du gouvernement et de l'opposition. Ils ont unanimement menacé d'avoir recours à une grève pour faire entendre leurs revendications par rapport au paiement d'une compensation salariale cette année. Une fête culturelle a clôturé ce rassemblement des travailleurs.

 
   Les 11 résolutions votées

1. La réintégration des deux licienciés de Mauritius Telecom et l'arrêt de la répression antisyndicale.

2. La liberté aux travailleurs de manifester et la fin des poursuites légales contre les syndicalistes

3. L'abolition de la déduction de 1 % des salaires et le remboursement à ceux ayant contribué jusqu'ici

4. La réintroduction d'une "Severance Allowance" dans l'Employment Rights Act

5. La protection légale contre les licenciements injustifiés

6. Une compensation salariale en juillet 2009, égale à l'augmentation de l'Indice du prix à la consommation pour l'année financière 2008-2009

7. L'adoption d'une nouvelle stratégie économique pour sortir de la crise

8. Combattre le comportement autocratique du gouvernement

9. Soutien et solidarité à tous les groupes sociaux ayant des problèmes (pêcheurs, planteurs, victimes de Sale by Levy, étudiants de l'université…)

10. Appel à une " Journée villes mortes " pour démontrer la volonté de la population en faveur d'un changement

11. Un Forum du peuple pour la construction d'une société alternative


 

Dynamisme et renouveau pour le rassemblement syndical

Quelque 2 000 personnes se sont déplacées à Beau-Bassin hier pour le meeting du mouvement syndical. Différents mouvements devaient présenter leurs idées, alors que les personnes présentes n'avaient de cesse de circuler entre les différents stands pour prendre connaissance des programmes des différentes centrales syndicales, toutes représentées lors de ce meeting.

À pied, en bus ou en taxi, ils étaient nombreux à avoir fait le déplacement. À l'instar de cette dame âgée, arrivée en voiture, et qui déambulait à travers la foule à l'aide de sa canne. Elle affirme venir de Ste-Croix et a tenu à soutenir les syndicalistes dans leurs actions. " J'ai longtemps soutenu les politiciens mais cela ne m'a jamais rien apporté, la preuve, à mon âge avancé, je suis toujours à travailler et j'ai donc décidé de venir prendre connaissance de mes droits ". Comme elle, la plupart des gens dans l'assistance se montraient très remontés à l'égard des politiciens. " La classe politique n'a jamais soutenu les travailleurs. Pour eux ce n'était qu'un moyen comme un autre d'obtenir des votes et d'accéder au pouvoir. La vraie lutte des travailleurs se situe au sein du mouvement syndical et des vraies réclamations pour les travailleurs ", devait nous affirmer Alladen Pitchamootoo, qui arborait fièrement un T-Shirt à l'effigie de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP). Un représentant du Mouvman Premye Mai, quant à lui, vendait des t-shirts et " plizier piblikasion e bann liv pou konsiantiz ban travayer. " Une démarche qui a semblé séduire bon nombre de travailleurs, venus nombreux devant ce stand. C'est vers midi que le gros de la foule a convergé à la Place des Taxis, avant les défilés des différentes centrales syndicales, arborant des pancartes et scandant des slogans hostiles à la politique économique du gouvernement. L'on pouvait lire, entre autres, " gouvernma dominer " ou encore" travayer pe soufer ". L'arrivée de Harish Boodhoo, entouré des membres du Mouvement victimes Sale by Levy, n'est pas passée inaperçue.

L'assistance s'est montrée très attentive aux discours des syndicalistes. S'il n'y avait pas de grands cris ou de pétarades à chaque parole des orateurs, il y a eu de nombreuses réactions aux arguments avancés, surtout pour ceux ayant trait aux compensations salariales et déductions. Les nouvelles lois du travail devaient susciter bien de réactions et l'on pouvait entendre dans la foule des personnes discuter entre elles, ponctuer les discours de " vre mem sa ! ", certains n'hésitant pas à dire à leurs voisins de se taire pour mieux entendre les discours. Les artistes étaient aussi présents à l'instar de l'école de sculpture de bambous. Lewis Dick, membre fondateur de cette école, soutient que l'art va de pair avec le combat des travailleurs pour plus de reconnaissance. " Nous menons notre combat à travers l'art et nous exprimons nos émotions de cette façon. J'ai donc accepté l'invitation de la classe syndicale et avec mes élèves nous sculptons des œuvres qui ont trait aux travailleurs. " Le sculpteur Jean Michel Hotentote s'est également dit très concerné par ce qui arrive à la classe des travailleurs et affirme avoir participé à la récente marche du peuple.

Le stand qui aura eu le plus de succès aura cependant été celui du Groupe Réfugié Chagos avec son bakkaet des galettes aux saveurs typiquement chagossiennes. Ce meeting s'est voulu différent de ce à quoi la population mauricienne était habituée, avec une conception axée sur la prise de conscience des travailleurs plutôt qu'un aspect festif.


Source: Le Mauricien
02-05-2009

 


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