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Les trois confédérations syndicales, à savoir le National Trade Union Council, le Mauritius Labour Congress et le Mauritius Labour Congress (NTUC-MLC-MTUC) ont boycotté la présentation du Budget au Parlement, se réunissant au siège de l'OUA pour suivre celui-ci. Dans un point de presse, le front qualifie cet exercice de paroles d'intention, et parle de déception, de destruction de l'emploi… entre autres. Pour sa part, le président de la State Employees Federation (SEF), Radhakrishna Sadien déplore que la compensation salariale soit maintenue à 5,1% (voir hors-texte).

" Ce budget se présente comme un grand manifeste, une série de paroles d'intention… Ce budget qui aurait dû être un plan d'action est caractérisé par beaucoup de littérature, mettant l'accent sur l'Economic Empowerment Foundation. M. Sithanen pourra-t-il porter seul ce fardeau, surtout en cette période de crise ? ",se demande le président du NTUC, Toolsyraj Benydin. Il estime que le ministre des Finances a tendance à transférer ce fardeau aux Ong. " Ces Ong ont-elles les ressources financières nécessaires pour accomplir tout le travail. Tout laisse croire qu'il y a beaucoup de formalités et autres procédures administratives ", dit-il.

Faisant état de la lourdeur administrative dans la fonction publique et les corps para-étatiques, M. Benydin s'interroge sur l'existence des " commissions indépendantes " et le manque de cohérence.

S'agissant des mesures pour la sauvegarde de l'emploi, Toolsyraj Benydin déplore que davantage d'accent est mis sur l'Additional Stimulus Package (ASP), tout en faisant abstraction des conditions de decent work pour le salarié.

Sur l'annonce de réduction des salaires ministériels par Rs 10 000, il déclare que " ape fer zest ar nou kan pe diminye saler minis par Rs 10 000, alor ki travayer ki pe touss Rs 12 000 na pa gagn ogmentasion ", dénonce M. Benydin. Il estime à 100 000 salariés le nombre de ceux exlus par la compensation salariale cette année.

Pour ce qui est des mesures annoncées pour décongestionner les routes, le président du NTUC parle de paradoxe. " D'une part, le ministre veut créer une Road Development Company (RDC), cela alors que nous avons déjà la Road Development Authority (RDA) et la Land Transport Authority (LTA). De l'autre, il veut réduire les dépenses. La mise en place d'une RDC coûtera de l'argent. Pourquoi ne pas renforcer la RDA ? La LTA suffit pour coordonner le tout ", soutient M. Benydin, avant de qualifier les mesures budgétaires de " décevantes. "

"Attrape-nigaud"

Le président du MLC, Cassam Kurreeman adopte la même argumentation et qualifie ce Budget de " décevant ". " Le slogan de Putting People First revient,cette fois-ci en vue de sauver l'emploi. Après quatre ans, on nous rebat les oreilles avec le même discours. Compte tenu de la crise, quels sont les garde-fous ? Que compte-t-il établir pour contrôler l'argent du Additional Stimulus Package mis à la disposition du secteur privé ? Le ministre Sithanen parle de la préservation de l'emploi ; les représentants des employés sont-ils impliqués dans un éventuel mécanisme de contrôle ? ",s'interroge M. Kurreeman. Il maintient que le mouvement syndical dispose du droit de savoir comment assurer la gestion des Rs 10,4 milliards en termes d'ASP, destiné au secteur privé." Il ne fait aucun doute que certains employeurs se serviront de l'ASP pour s'enrichir davantage ", soutient-il.

D'autre part, le président du MLC met en avant que les salariés continueront à subir les effets de la TVA, qui rapporte des milliards à l'Etat. Après avoir abordé la question du Personal Relief Tax (PRT), notre interlocuteur a qualifié " d'attrape-nigaud " la réduction des salaires des ministres de Rs 10 000. Dans ce contexte, Cassam Kurreeman estime que ce sont les fringe benefits qui doivent faire l'objet d'une réduction.

Quant à Rajesh Buldee, président du MTUC, il indique que le Budget est un " outil " entre les mains du gouvernement. " Li finn ase fer nou ser sintir. Li finn ase ramas kas. O depar, nou "dû" ti fixe a Rs 275, dan 2e bidze li ti Rs 400 […] Dan 4e bidze, li finn pran rapor NPC pou mintenir konpansasyon saler a 5,1%. Or ti bizin pran li lor to dinflasion ki 7%. "

Par ailleurs, M. Buldee se demande si un employé peut subvenir à ses besoins en obtenant un salaire de Rs 3 800. " Le fait que Sithanen refuse de rencontrer des syndicats n'est-il pas une manière de montrer son mode opératoire envers des partenaires sociaux ? ", se demande-t-il. L'envoi des mémoires au ministre des Finances avant la présentation de chaque Budget est " une perte de temps vu qu'ils ne sont pas pris en considération ", estime notre interlocuteur. Il poursuit : " La NRPT constitue un coup de massue. Compte tenu de la crise, si le gouvernement voulait vraiment alléger le fardeau des familles, il aurait dû réduire à 50% certains frais d'examens. "

 
  Radhakrishna Sadien (SEF): "La part belle au patronat"

"Ce budget met l'accent sur des infrastructures routières. Il est établi que l'une des recommandations de la Banque Mondiale porte sur l'investissement sur des infrastructures pour relancer le développement", affirme le président de la SEF, Radhakrishna Sadien. "L'accent est également mis sur l'Additional Stimulus Package (ASP), par le biais duquel des facilités additionnelles sont mises à la disposition du secteur privé. Comme quoi, la part belle est accordée au patronat", ajoute-t-il. Selon lui, le mouvement syndical n'aurait pas les moyens pour s'assurer que l'ASP allait être utilisé à bon escient. "Oussi, nou pena moyens pou controle si travayer na pa pe paye les pots cassés",dit-il.

Par conséquent, le président de la SEF déplore que la compensation salariale pour 2009 a été maintenue à 5,1%. "Inadmissible que le secteur privé a eu droit à l'ASP et que les salariés n'ont rien eu. Inconcevable qu'aucune mesure de décentralisation des services n'a été annoncée", déplore M. Sadien. Toutefois, il loue la décision du ministre des Finances d'envoyer des ambassadeurs représenter le gouvernement lors des missions à l'étranger, ainsi que l'éventualité de fermer deux ou trois ambassades. "En revanche, il faut que ces décisions ne soient pas une mascarade, mais doivent être traduites dans les faits", déclare le président de la SEF.

Par ailleurs, M. Sadien rejette l'annonce faite à l'effet que certains postes dans la Fonction publique n'allaient pas être gélés. "Je suis en présence d'une lettre circulaire, émanant des Finances, mentionnant le gel de certains postes. De même, l'Estimates Committee a adressé ce message aux différents ministères", soutient M. Sadien.


Source: Le Mauricien

Dans une lettre adressée au ministre des Finances, Rama Sithanen, six confédérations syndicales réclament la convocation d'une réunion urgente en vue de discuter la compensation salariale 2009. Dans une déclaration auMauricien, avant que cette lettre soit déposée au bureau du ministre des Finances, hier après-midi, l'un des porte-parole des six confédérations, Ashok Subron, estime que " l'attitude du gouvernement constitue une attaque contre la masse des salariés du pays ".

" We wish to discuss a new common proposal from the six confederations. We believe it just and fair for all workers of the Republic of Mauritius to be granted a uniform salary compensation of Rs 617 ", écrivent dans la lettre en date du 19 mai 2009, les dirigeants des six confédérations syndicales : le National Trade Union Confederation, le Mauritius Trade Union Congress, le Mauritius Labour Congress, la Confédération Syndicale de Gauche, la Confederation of Independent Trade Union et la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé. " Based on CSO figures, we estimate the average household expenditures at Rs 17, 000 and the average income earner per household at 1.9. Applying these criteria this lead us to Rs 617 compensation for all workers ", ajoutent-ils.

Les six confédérations syndicales disent s'opposer vivement aux recommandations de compensation salariale du National Pay Council, à savoir : zéro compensation à ceux percevant des salaires de plus de Rs 12 000 ; 5,1% à ceux touchant des salaires allant jusqu'à Rs 3 800 et Rs 200 à ceux percevant des salaires de Rs 3 800 à Rs 11 999. " Vu l'absence du mouvement syndical, le NPC ne dispose pas d'un mandat légitime pour soumettre quelque proposition de compensation salariale, cela d'autant plus que les critères utilisés sont au détriment des employés ", soutiennent les six confédérations syndicales.

Toujours dans la lettre adressée à Rama Sithanen, les représentants des six confédérations syndicales lui rappellent les résolutions prises en marge de la Fête du Travail, le 1er mai, par rapport à la compensation salariale 2009. Cette résolution se lit ainsi : " Que pour la compensation salariale 2008-2009, la formule suivante - pour compenser la perte du pouvoir d'achat - soit adoptée : i) que la compensation soit égale à l'augmentation du CPI pour l'année financière 2008-2009 ; ii) que ce pourcentage soit frappé sur le salaire minimal social qui ne doit aucunement être inférieur à la somme nécessaire pour un individu de pourvoir à ses besoins physionomiques et culturels et ceux de sa famille… "

Rajustement salarial

L'accent est mis dans la lettre sur l'autre partie de la résolution : " Pour que les travailleurs bénéficient d'un rattrapage salarial en relation avec le salaire minimal social, [il faut] que chaque année un barème de rajustement salarial soit fixé pour rehausser les salaires des travailleurs vers le salaire minimal social… "

Par ailleurs, les six confédérations tiennent à rappeler au ministre Sithanen une autre résolution, stipulant" qu'un ultimatum soit donné au gouvernement pour résoudre tous les problèmes du pays, faute de quoi, il faudra arrêter toutes les activités du pays pendant un jour pour démontrer la volonté de la population exploitée de ne pas se retrancher dans l'immobilisme parce que leurs intérêts reculent alors que la classe possédante et l'autocratie politique s'accaparent de tout ".

De ce fait, les signataires de la lettre disent espérer que M. Sithanen " will respond promptly and positively ". " We expect the urgent meeting to be held and matters finalised before the presentation of the Budget ", soulignent-ils. Par conséquent, dans sa déclaration au Mauricien, Ashok Subron fait ressortir que les six confédérations donnent un ultimatum jusqu'à vendredi au ministre des Finances pour rectifier le tir, faute de quoi la résolution, votée le 1er mai, portant sur une "journée villes et villages morts", sera mise à exécution. " Nous constatons que l'attitude du gouvernement constitue une attaque contre la masse des salariés du pays. Déjà dans certains secteurs, il est demandé aux employés de travailler seulement trois jours par semaine. La manière de traiter les planteurs, les pêcheurs, les éleveurs de porcs est incorrecte ", ajoute M. Subron.

 

" 52 780 salariés en dessous du seuil de pauvreté "

" En mai 2008, le seuil de pauvreté était fixé à Rs 3 800. En mai 2009, le nombre de salariés touchant des salaires de Rs 3 700 ou moins s'élève à 52 780. Ce qui est en dessous du seuil de pauvreté ", souligne Reeaz Chuttoo, un des porte-parole des six confédérations syndicales. Il soutient que si le gouvernement fait la sourde oreille et refuse de rencontrer des représentants des syndicats, la résolution du 1er-Mai pour une " Journée villes et villages morts "sera mise à exécution.

Source: Le Mauricien


Les dirigeants des principales centrales syndicales, que ce soit dans le privé aussi bien que dans le Service Civil, rejettent In Toto les propositions pour la compensation salariale du National Pay Council (NPC) sous la présidence de Kris Ponnusamy et en l'absence des représentants syndicaux. Dans la conjoncture, l'unanimité syndicale se dessine sur un point majeur: appel à la mobilisation contre le quasi-gel salarial décrété à partir du 1er juillet prochain. Si du côté de la Conféderation des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), la manifestation et la marche pacifique du samedi 4 juillet prévue de longue date revêtent de toute leur importance, les composantes syndicales du 1er Mai à Beau-Bassin se réuniront demain pour mettre au point un programme de mobilisation. Entre-temps, la Confédération Syndicale de Gauche (CSG-Solidarité) revient avec sa proposition pour une action syndicale, en l'occurrence une "journée villes mortes" à travers le pays, en vue de lutter contre la "paupérisation de la société".Le président de la General Government Services Union(GGSU), Rashid Imrith, a fait état d'un sentiment de révolte parmi les fonctionnaires face "au travail bâclé et amateur" du National Pay Council.

D'emblée, le président de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, met en garde les salariés et les dirigeants syndicaux contre le "cinéma politique" que compte réaliser le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Rama Sithanen, dans le contexte budgétaire en deux temps. "Rama Sithanen pou rode fer akter film indien ar travayer Moris lor konpansasyion saler. Li pe kwar so sinéma san payé pou kapav passé", a-t-il déclaré.

"Nous n'avons pas d'autre choix que de rester mobiliser et la manifestation du 4 juillet à Rose-Hill demeure une de nos priorités. L'épisode de la compensation salariale n'est qu'une étape dans les revendications syndicales. Il ne faut pas oublier les répercussions de la nouvelle loi du Travail, la réalité du chômage technique de la semaine réduite de travail avec le financement des contribuables ou encore la déduction obligatoire de 1% des salaires des employés du privé", poursuit Reeaz Chuttoo.

"Tenant compte de la situation politique et économique du pays, les recommandations du National Pay Council confirment la connivence de Sithanen avec la MEF. Rama Sithanen a enclenché des manoeuvres de Management of Public Opinion. La population ne croit pas que le gouvernement de Navin Ramgoolam soit disposé à s'engager dans la voie du suicide politique avec la formule de compensation préconisée par le NPC",s'appesantit le président de la CTSP. Cette confédération syndicale soutient que le mémoire de la Mauritius Employers Federation (MEF) pour le budget 2009 trahit "la gourmandise grandissante du patronat", qui n'hésite pas à brandir la menace des licenciements pour forcer la main au gouvernement.

La Confédération des Travailleurs du Secteur Privé affirme qu'importe la déclaration farfelue du président du NPC sur les 71% des salariés bénéficiaires"la réalité est qu'avec la proposition arrêtée, vendredi, la majorité des fonctionnaires aussi bien que la majorité des salariés dans le privé seront pénalisés". "Cette proposition est une mascarade pour permettre au ministre des Finances de disposer d'une marge de manoeuvre pour faire son cinéma politique de bas étage lors de la présentation du budget en rejetant la formule du NPC et en mettant en pratique un nouveau barème salarial maquillé", poursuit le président de la CTSP, qui se dit fier de n'avoir pas été partie prenante de "cette décision".

D'autre part, dans le cadre de cette campagne de mobilisation syndicale, la CTSP a dressé un cahier de revendications comprenant entre autres

l'introduction d'un Portable Severance Allowance Fund avec les employeurs y contribuant une journée de salaires par tête d'employé chaque mois;

la gestion d'un fonds de Sécurité sociale avec les employeurs versant un pourcentage du chiffre d'affaires réalisé au lieu des 6% actuellement et les employés contribuant à hauteur de 3%;

l'introduction d'un TVA Sociale sur les produits de luxe et une taxe de 0,5% sur les transactions financières dans le secteur Offshore pour le financement d'un Stabilisation Fund pour subventionner les prix des denrées et service de base;

une démocratisation de l'accès à l'éducation tertiaire;

l'adoption d'une loi sur le financement des partis politiques allant dans le sens d'une plus grande transparence;

la garantie d'un salaire minimum vital aussi bien que la reconnaissance du concept de rattrapage salarial dans le privé;

le retour à l'âge de la retraite à 60 ans et le maintien des services de santés gratuits et accessible à tous.

Par ailleurs, la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé n'a pas manqué d'égratigner la classe politique. "L'opposition parlementaire n'a pas été claire dans son soutien aux revendications syndicales. Elle n'a fait aucune mention de la nécessité visant à réintroduire la Severance Allowance en faveur des employés du privé. Elle a été également silencieuse au sujet du Portable Severance Allowance Fund. Nous sommes en droit de nous poser des questions",soulignent conjointement Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo, secrétaire de la CTSP.


 CSG-Solidarité: "La réforme du GM est un massacre salarial"

Les différentes composantes de la Confédération Syndicale de Gauche (CSG-Solidarité) considèrent les propositions pour la compensation salariale comme "un véritable vol organisé avec pour auteur le National Pay Council" (NPC). La CSG-Solidarité avance que"la réforme économique du gouvernement de l'Alliance sociale constitue un massage salarial" et rappelle qu'un salarié avec un minimum vital de Rs 16 000 par mois se retrouve aujourd'hui appauvri de quelque Rs 900.

"Les faits sont têtus et ont fini par nous donner raison. Nous avons combattu de manière systématique toute forme de collaboration avec le National Pay Council. Malgré le boycott des syndicats à cette instance, aucun changement n'est intervenu par rapport aux critères. Les récentes propositions de compensation confirment que le NPC n'a été qu'un pantin entre les mains de l'Etat et du secteur privé. Cette compensation n'est qu'un véritable vol organisé au détriment des salariés", déclarent les dirigeants de cette confédération syndicale.

"Où est la logique de ce quasi-gel salarial dans le privé et la fonction publique alors que les salaires et Fringe Benefits du Top Management demeurent un secret",rappelle la CSG-Solidarité. Sur la base d'une analyses des données de ces dernières années, cette confédération syndicale arrive à la conclusion que "la mise en application du quantum de la compensation salariale du NPC en 2009 sur les salaires de base en vigueur dans le secteur privé, soit autour de quelque Rs 6 500 par mois, représente un manque à gagner de Rs 255".

Toujours selon les projections de la CSG-Solidarité, le manque à gagner est de Rs 500 pour des salaires de Rs 10 000 alors qu'un "Income Earner" avec un minimum vital de Rs 16 000, qui ne bénéficiera d'aucune compensation salariale, se retrouvera avec "ène apovrisman de pré de Rs 900".

Poussant son analyse, la CSG-Solidarité soutient que le non-paiement d'une "compensation salariale adéquate" de 2007 à 2009 représente un transfert de Rs 11 milliards des salariés au patronat (privé et étatique). Pour étayer leurs dires, les syndicalistes de la CSG-Solidarité notent que le '"Ratio Salary/GDP at Basic" a régressé depuis 2005 avec un léger réajustement l'année dernière dans le sillage du rapport du Pay Research Bureau (PRB) pour la fonction publique exclusivement.

La CSG-Solidarité lance un appel à une mobilisation générale en vue d'une grève générale et d'une journée "villes mortes" pour dire non à l'appauvrissement de la population. "La réforme engagée par le gouvernement de Navin Ramgoolam constitue un massacre salarial. L'ensemble des salariés à Maurice et à Rodrigues ont contribué à la croissance de ces trois dernières années au prix d'une baisse réelle des salaires. Il est aussi clair qu'avec la nouvelle loi du travail et dans le contexte de crise économique, le patronat exerce un chantage honteux avec l'arme du licenciement pour réduire les salaires", conclut la CSG-Solidarité.


 

Service Civil - GGSU: "Un sentiment de révolte dans le Service Civil"

La Government General Services Union (GGSU) réclame la convocation des négociations tripartites d'urgence en vue de déterminer le quantum de la compensation salariale dans une tentative d'apaiser "le sentiment de révolte des fonctionnaires". C'est ce qu'a déclaré à Week-End, hier matin, le président de la GGSU et vice-président de la Fédération des Syndicats du Service Civil (FSSC), Rashid Imrith, suite au tollé soulevé avec "le travail bâclé du National Pay Council".

"Dans un premier temps, le gouvernement avait voulu affaiblir le mouvement syndical en tentant de créer une division entre les salariés du privé et ceux de la fonction publique. Cette stratégie n'a pas donné les résultats escomptés. Néanmoins, il revient à la charge avec une compensation aux salariés touchant moins de Rs 12 000 avec toujours comme objectif d'inciter un clivage entre les salariés. Mais le gouvernement oublie que le NPC est une instance illégitime", avance le président de la GSSU.

"La classe syndicale est unanime à reconnaître que les recommandations du NPC pour la compensation n'ont aucune valeur. Il revient à l'Etat de s'assurer que toute perte du pouvoir d'achat soit Adequately Compensated. L'instance appropriée n'est autre que les tripartites. La balle est dans le camp du gouvernement pour éviter une aggravation de la crise sociale qui se développe", maintient le président de la GGSU.

Rashid Imrith confirme que la grande majorité des fonctionnaires ne pourra prétendre à bénéficier de la compensation salariale proposée par le NPC. "C'est un fait qu'à part ceux qui sont au bas de l'échelle salariale, les fonctionnaires dans leur ensemble seront pénalisés par la formule du NPC. Le raisonnement est simple: les Starting Salaries pour les infirmiers sont de Rs 12 000 par mois, pour les instituteurs de Rs 11 200 ou encore pour les constables de Rs 10 450 et cela sans oublier les Increments. Ces catégories de fonctionnaires représentent une part conséquente dans la fonction publique", ajoute-t-il.

Le président de la GGSU s'interroge sur le caractère inéquitable de la formule du NPC. "Un employé avec des salaires mensuels de Rs 11 950 aura droit à la compensation de Rs 200, portant ses salaires à partir du 1er juillet à Rs 12 150. Par contre, son collègue, avec Rs 12 000 par mois actuellement, se retrouve bec dans l'eau après le 1er juillet. Si ce n'est pas un travail d'amateurs, nous sommes en droit de nous demander", laisse-t-il entendre.

Pour sa part, Radkrishna Sadien de la State Employees Federation (SEF), se dit déçu de la proposition du NPC. "C'est la classe moyenne, dont principalement les fonctionnaires, qui est toujours écorchée. Les composantes de la plate-forme du 1er Mai, qui se réuniront demain, décideront de la marche à suivre pour faire pression sur le gouvernement en vue de rectifier le tir", déclare-t-il.


 

Toolsiraj Benydin (FSSC): "Une discrimination inacceptable!"

Le président de la Fédération des Syndicats du Service Civil (FSSC), Toolsiraj Benydin, s'élève avec véhémence sur le caractère discriminatoire de la formule de compensation salariale proposée par le National Pay Council. Il affirme que le Forum du Peuple, qui se réunira demain, est la plate-forme syndicale idéale"pour transmettre un message approprié au gouvernement dans la conjoncture".

"La compensation salariale 2009, décidée sur la base de l'unipartisme au lieu du tripartisme, représente une discrimination inacceptable. C'est du jamais vu. Pour la première fois, des salariés sont exclus de la compensation salariale à partir d'un minimum de Rs 12 000. Nous maintenons que la compensation doit être applicable à l'ensemble des salariés même si une politique de solidarité doit être privilégiée pour ceux au bas de l'échelle", a déclaré le président de la FSSC.

"Les autorités se bombent le torse en déclarant avoir pris fait et cause pour ceux au bas de l'échelle. Dans le mouvement syndical, nous nous demandons pourquoi une Full Compensation au taux d'inflation de 7% n'a pas été accordée à ces catégories salariales. Une telle approche discriminatoire est contraire au Decent Work Programme auquel souscrit le gouvernement avec le récent déplacement d'une importante délégation du Bureau International du Travail (BIT). La façon de faire du gouvernement est une véritable provocation à la classe syndicale et aux salariés", a-t-il conclu.


 

National Pay Council - Salaires de Rs 3 800: Compensation de 5,1%

Dès ce week-end, le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Rama Sithanen, devrait être en présence du rapport officiel du National Pay Council portant sur une compensation salariale de 5,1% pour les employés avec des salaires mensuels d'un maximum de Rs 3 800, d'une augmentation de Rs 200 pour ceux touchant entre Rs 3 800 et Rs 12 000 et aucune compensation pour les salaires de plus de Rs 12 000.

"Je ne suis pas encore présence du rapport du National Pay Council. Aussi dès réception de ces recommandations, je compte l'étudier," a déclaré Rama Sithanen à Week-End, hier matin, sans donner de plus amples détails sur les décisions à venir quant à une éventuelle révision des barèmes.

Pour arriver aux recommandations, le président du NPC, Kris Ponnusamy, qui est en passe de devenir la cible privilégiée d'une campagne syndicale, a tenu en ligne de compte le taux d'inflation estimé à 7% et le taux de productivité de 1,6%. "Ces recommandations s'inscrivent dans un contexte de crise économique. Le National Pay Council a décidé de renouveler son appel aux entreprises qui ont la capacité de payer de faire le nécessaire. Pour celles qui seraient dans l'incapacité de le faire, le gouvernement mettra en place un mécanisme afin que les employés puissent avoir leur dû", a déclaré en substance Kris Ponnusamy après la réunion de vendredi après-midi.

Outre la dénonciation de la formule discriminatoire sans précédent, une autre controverse a vu le jour. "Dans le procès-verbal de la première réunion, nous prenons connaissance d'une déclaration de la Permanent Secretary au ministère du Travail et des Relations industrielles à l'effet qu'il y a deux propositions pour la compensation sur la table de discussions. Certes, il y avait la proposition de la MEF. L'autre émanait de qui? Pas des syndicats",se demandent des syndicalistes.


 

Répartition des salaires par secteurs économiques

Le tableau ci-dessous récapitule la répartition des salaires mensuels (en moyenne) dans les différents secteurs économiques selon les données publiées par le Bureau Central des Statistiques à mars de l'année dernière. Sur la base de ces données, qui devront être rajustées tenant en ligne de compte la mise en application des recommandations salariales du Pay Research Bureau (PRB) ou encore la compensation salariale de l'année dernière, la moyenne des salaires pour tous les secteurs économiques est nettement supérieure au "Cut-Off Point" de Rs 12 000 décidé par le comité Ponnusamy. A mars de l'année dernière, la moyenne salariale était de Rs 14 428 par mois, selon le Bureau Central des Statistiques.

Secteurs économiques Salaires (en moyenne)

Cannes à sucre Rs 9 926

Industrie sucrière Rs 12 976

Agroalimentaire Rs 9 018

Textiles Rs 7 520

Autres manufacturiers Rs 11 103

Eau et électricité Rs 24 449

Construction Rs 15 457

Commerce Rs 15 782

Hotels et restaurants Rs 11 548

Transport et Communications Rs 19 824

Secteur financier Rs 27 413

Immobilier Rs 15 231

Administration publique Rs 16 867

Education Rs 17 287

Santé et Sécurité sociale Rs 19 571

Autres services Rs 13 173

Export Oriented Enterprises Rs 7 860


Source: Week-End

Lors de sa deuxième réunion, hier après-midi, le National Pay Council (NPC) a recommandé un taux de compensation salariale de 5,1 % à tous ceux touchant un salaire allant jusqu'à Rs 3 800. C'est ce qu'a annoncé le président du NPC, Krish Ponusamy, lors d'un point de presse à l'issue de cette réunion, marquée par l'absence des représentants des employés. Une compensation de Rs 200 est préconisée à ceux touchant entre Rs 3 800 et Rs 12 000, et aucune à ceux touchant plus de Rs 12 000, vu " la situation de crise économique difficile ".

71 % de la Labour Force du pays, devait préciser Krish Ponusamy, hier, touchera une compensation. Soulignons que le président de la Mauritius Employers' Federation (MEF), Anwar Joonas, était absent à cette deuxième réunion, qui a débuté peu après 15 h. Pour sa part, le vice-président de la MEF, François de Grivel, a quitté la réunion à 16 h 10. Sollicité pour une déclaration, il a simplement affirmé que " la décision finale sera prise à l'intérieur de la salle ".

Krish Ponusamy affirme que la formule pour calculer le taux de compensation salariale de 2009 est identique à celle mise en application en 2007, " en dépit de la conjoncture économique actuelle ". Le NPC, dit-il, a jugé nécessaire de prendre en ligne de compte le taux d'inflation, établi à 7 % cette année, et la moyenne du taux de productivité cette année, située à 1,6 %.

" Le taux de productivité était de 3,7 % en 2008, et la moyenne cette année est fixée à 1,6 %. En prenant en considération le taux d'inflation, la capacité de payer et le taux de l'emploi, on obtient un chiffre. 50 % du taux d'inflation de 7 % cette année plus 1,6 % du taux de productivité, cela donne 5,1 % ". M. Ponusamy souligne que les membres du NPC ont décidé d'octroyer un taux de compensation salariale de 5,1 %, bien que des secteurs éprouvent des difficultés.

Rappelant que l'an dernier la première catégorie de salaires avait été augmentée à Rs 3 500, contre Rs 3 000 auparavant, le président du NPC déclare qu'elle a été rehaussée à Rs 3 800 pour que plus de personnes bénéficient des 5,1 % de compensation.

Une compensation de Rs 200 est préconisée à ceux touchant entre Rs 3 800 et Rs 12 000 par mois, et aucune à ceux touchant plus de Rs 12 000. " Cela est dû à la situation de crise économique difficile. En revanche, le conseil a décidé de renouveler son appel aux entreprises qui ont la capacité de payer de bien vouloir le faire. Pour celles qui seraient dans l'incapacité de le faire, le gouvernement mettra en place un mécanisme afin que les employés puissent avoir leur dû ",indique-t-il.

Laissant entendre que c'est la dernière réunion du NPC pour cette année, tout en regrettant l'absence des représentants des employés, Krish Ponusamy affirme qu'un rapport sur les propositions du NPC est en voie de préparation et sera expédié au gouvernement demain. " Toute éventuelle réunion du NPC dépendra de l'évolution des choses. Le gouvernement aura le dernier mot ".

Rappelons que comme convenu, les cinq représentants des employés, en l'occurrence Toolsyraj Benydin, Radhakrishna Sadien, Reeaz Chuttoo, Lall Dewnath et Cassam Kureeman, ont boycotté les deux réunions du NPC, la semaine dernière et hier, au siège du NRB, à Creshent House. Seuls les représentants des organisations des employeurs et ceux du gouvernement étaient présents et ont accepté de délibérer.

 
  RÉACTIONS

Benydin (NTUC) : " Révoltant ! C'est du jamais vu "

" Révoltant ! C'est du jamais vu. C'est un coup de massue sur la tête des salariés de ce pays ",nous a déclaré le président du National Trade Union Council (NTUC), Toolsyraj Benydin, après avoir pris connaissance de la proposition du NPC concernant la compensation salariale.

Pour M. Benydin, le NPC n'est qu'une " véritable farce ", dans la mesure où les hauts fonctionnaires de l'État et les cadres du secteur privé qui siègent au NPC " considèrent ceux qui touchent des salaires de plus de Rs 12 000 comme étant riches ". " De ce fait, ils ne font que provoquer les salariés. Nous voyons, aujourd'hui, leurs vrais visages. Il y a une complicité gouvernement/secteur privé, afin de leur permettre de garder leurs profits et de nuire au pouvoir d'achat des employés. Même le semblant de compensation de 5,1 % est une farce. Il fallait donner une full compensation de 7 %, basée sur le taux d'inflation ", déclare M. Benydin. Il soutient que le mouvement a eu raison de ne pas siéger au NPC. " Sinon, nous serions devenus des complices de leurs manœuvres. Il est inadmissible qu'ils aient exclu une très grande frange des employés (90 %), tant du secteur public que du secteur privé. C'est une compensation salariale de la honte et de la misère ".

Reeaz Chuttoo (CTSP) : " Une énorme hypocrisie "

Pour le président de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, la proposition de compensation salariale de 5,1 % est " une énorme hypocrisie ". " Le gouvernement dit qu'il protège ceux au bas de l'échelle, mais en même temps, il écrase ceux qui touchent des salaires de plus de Rs 12 000. Nous ne considérons pas ceux touchant plus de Rs 12 000 comme des capitalistes ", soutient M. Chuttoo." Ce n'est pas une grande surprise, dans la mesure où on a prouvé qu'il y a connivence entre le gouvernement et le secteur privé. Le taux de compensation reflète la volonté du gouvernement sous l'agenda du patronat. Il est anormal que ceux touchant des salaires de plus de Rs 12 000 soient exclus ". Avec la formule de compensation salariale proposée par le NPC, le gouvernement sort gagnant, estime Reeaz Chuttoo. " Il paiera moins de compensation. Et le ministre des Finances, Rama Sithanen, viendra jouer la carte du deuxième budget prévu en décembre prochain. Il tentera d'apaiser les tensions dans le pays. Ce qu'on nous a volé en juin nous sera restitué en décembre ". Selon M. Chuttoo, " une mobilisation des salariés est à l'ordre du jour ".

Radhakrishna Sadien (SEF) : " Compensation décevante "

Le président de la State Employees Federation (SEF), Radhakrishna Sadien, qualifie la proposition de compensation salariale de " décevante mais pas choquante ". " C'est un fait que le patronat et le gouvernement ont préparé l'opinion pour l'octroi d'une compensation minimale. Ils voulaient nous avoir à la même table qu'eux pour cautionner leur démarche. La réunion était une mise en scène ", soutient M. Sadien. Rappelant que la réunion d'hier était prévue à 11 h mais a été repoussée à 15 h, il affirme : " Fodre kone kifer finn ranvoy sa reunion-la a 15 h. Li kler ki propozision NPC li pa propozision prezidan-la. Lane dernier ousi ti parey : le président du NPC avait dit que les instructions viennent d'ailleurs. " Soulignant que la masse des salariés passe par des moments difficiles, avec l'érosion de leur pouvoir d'achat, le président de la SEF estime : " Les salariés, qu'ils soient petits ou grands, souffriront davantage. Même avec l'octroi d'une full compensation de 5,1 %, les petits salariés seront écorchés. C'est un fait que ce sont le gouvernement et le secteur privé qui décident dans ce pays ".


Source: Le Mauricien

Les membres de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP) ont annoncé une série d'actions dans les semaines à venir. En effet, forts du" succès " du meeting de la classe syndicale le 1er mai, ils entendent continuer leur lutte. Pour leur part, Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo, respectivement président et secrétaire de la CTSP, ont déclaré que " l'opposition parlementaire n'a pas été claire dans son soutien aux syndicats ; est-ce qu'une fois au pouvoir elle changera de langage ? "

Les dirigeants de la CTSP soutiennent qu'à aucun moment les membres de l'opposition parlementaire n'ont parlé du paiement d'indemnités aux travailleurs du secteur privé en cas de licenciement, ni de l'introduction d'un Portable Severance Allowance Fund (PSAF). " CTSP li propoz ki introdwir enn Portable Severance Allowance Fund kot anployer kontribye enn zourne saler baze lor reminerasion pou sak moi ki travayer finn travay dan enn fond spesial ki zere par gouvernma. E ki tou travayer gayn drwa poursuiv zot anployer lor punitive rate kot ena lisansiman inzistifie. " La CTSP déplore ainsi que l'opposition n'ait pas fait mention de ces propositions dans ses récentes déclarations. " Kifer lopozision parlemanter pa finn kler dan zot soutyin a travayer sekter prive ? Eski enn foi zot o pouvoir zot pa pou sanz langaz ? "

Quant aux propositions de la Mauritius Employers Federation (MEF) dans le cadre de l'exercice budgétaire à venir, la CTSP les juge " immorales. " Est particulièrement mise en cause, la proposition de la MEF de verser Rs 100 M au secteur privé en prélevant du Levy Fund for Training." Travayer kontribie 1 % depi so saler, li perdi so Severance Allowance ek 35 % de so indemnite rant dan Workfare Program pou training ek anployer finn kontribie zis 0,5 % an plis. San oubliye si mank larzan pou training, l'Eta avek larzan kontribuab azout dan Workfare Program pou sibsid training kot sekter prive ki sorti ganian ".

D'autres propositions du MEF sont commentées par la confédération syndicale : " MEF propoz exanpte lumpsum depi Income Tax ziska Rs 3 M. … Propozision MEF viz a protez plis bann posedan, nou formelman obzekte ek demann gard statu quo. " La CTSP se montre aussi très critique à l'égard d'une proposition visant à exempter ceux qui gagnent jusqu'à Rs 25 000 d'Income Tax. " MEF kan bizin konpans ti travayer zot koz kriz. Kan bizin protez bann kapitalis, zot pa trouv li imoral pou dir bann pli ris bizin gayn ankor proteksion. "

La CTSP compte ainsi organiser une série d'activités afin de sensibiliser les travailleurs sur les nouvelles législations régissant le monde du travail. Elle prévoit en outre des mobilisations et autres manifestations. Ainsi, elle invite les travailleurs à une conférence/débat le 29 mai, à partir de 14 h, à son siège aux arcades Topaze à Rose-Hill. Le principal animateur sera le Dr Fok Khan, " Qui a déjà écrit un livre sur la question de ces nouvelles lois ", affirme Reeaz Chuttoo. En juin, un DVD comprenant des interventions de différentes personnes et un reportage qui sera diffusé un peu partout dans l'île, avec comme thème " pourquoi la mobilisation du peuple est notre seule issue pour retrouver nos droits et favoriser l'émergence d'une autre alternative économique. "

Une manifestation et une marche pacifique sont à l'agenda le 4 juillet à partir de 13 h 30 à la place Margéot à Rose-Hill.


Source: Le Mauricien


Les chargés de cours de l'Université de Maurice (UoM) soulignent qu'ils étaient déjà convaincus de bénéficier de la liberté d'expression et que la déclaration du Premier ministre au Parlement, mardi dernier, a confirmé cet acquis. " Nous saluons le PM pour ses clarifications rassurantes à ce sujet, mais par contre, le vice-chancelier a été mal inspiré d'envoyer cette deuxième circulaire ", a déclaré Mono Bunwaree, le président de l'University of Mauritius Academic Staff Union (UMASU), lors d'une rencontre avec la presse hier après-midi.

Les dirigeants de l'UMASU ne transigent pas sur cette question d'academic freedom, lancée, rappelons-le, suite à une circulaire émise par le Bureau du Premier ministre, et à plusieurs reprises hier après-midi ils n'ont pas manquer de le souligner. " Jusqu'ici, nous n'avions jamais demandé l'autorisation à qui que ce soit avant de parler à la presse sur des sujets d'intérêt commun ni pour des participations dans des forums de discussions. Ce droit à la liberté d'expression est là et nous remercions le Premier ministre de l'avoir rappelé au Parlement mardi dernier. Sa mise au point est rassurante et devrait mettre un terme à tout doute que certaines personnes qui sont à des postes de responsabilité avaient encore jusqu'à mardi sur la liberté d'expression des universitaires ", a affirmé hier Mono Bunwaree. L'UMASU tient à préciser que cette liberté d'expression est synonyme aussi d'opinions diffrérentes sur le campus." Il peut y avoir des divergences sur un sujet d'intérêt commun et c'est cette confrontation d'idées qui fait avancer le débat et la réflexion ".

C'est la position adoptée par le vice-chancelier par le biais d'une communication interne adressée durant la journée de mardi aux chargés de cours qui suscite la polémique sur le campus à présent. " Le Pr Fagoonee s'est complètement ridiculisé par le contenu de cette circulaire interne, qui va à l'encontre de la déclaration du PM. Nous avons été choqués par ce qu'il a écrit et le syndicat a essayé de le joindre dès mardi après-midi pour lui faire part de notre désaccord mais nous n'avons pu le rencontrer ", soutient le président de l'UMASA.

Dans cette communication écrite, le vice-chancelier dit aux universitaires que " it is always safe to seek advice prior to making statements to the press on matters that can be perceived as potential embarrassment to the government "." L'universitaire doit pouvoir s'exprimer en toute liberté et en toute objectivité, sans aucune frayeur et sans chercher à être complaisant envers qui que ce soit. Quand le vice-chancelier nous conseille de ne pas tenir des propos qui pourraient embarrasser le gouvernement, est-ce à dire que nous pouvons en revanche embarrasser l'opposition ? Le vice-chancelier a-t-il réfléchi avant d'écrire ? C'est un faux pas de sa part ", insiste le président de l'UMASU.

Plusieurs personnes sur le campus trouvent que cette circulaire" n'avait pas sa raison d'être " étant donné que le conseil d'administration avait déjà pris position d'une manière très claire en faveur du droit des universitaires à la liberté d'expression, et en avait fait officiellement part au ministère de l'Éducation dans une correspondance en début d'année. " Council took the stand that the directives of the ministry went against the very concept of a university and further stated the specificities of an institution like the University of Mauritius are such that it could not debar its academic staff members who were often sollicitated for their expert opinion/advice on various matters of national and public interest, from expressing themselves on radio. Universities all over the world generally enjoy Academic freedom ", peut-on en effet lire dans cette lettre en date du 29 janvier signée par le Registrar de l'UoM.


Source: Le Mauricien


Après huit mois de rapports de force avec la direction de MT, les syndicalistes licenciés, Indiren Carpanen et Raj Rughoonath, acceptent les dernières conditions de réintégration de MT, et seront de retour au travail dans trois jours.

Les nouvelles propositions de Mauritius Telecom (MT) leur ont été envoyées sous forme de lettres adressées à chacun d’entre eux, le 4 mai 2009.

«Nous remettrons les documents, signés, attestant notre accord quant aux dernières conditions d’intégration, au siège de MT, le 7 mai, à midi», affirme Indiren Carpanen.

C’est le dernier épisode d’une série, qui avait tenu en haleine toute la nation pendant presqu’une année. Ce n’est pas un «happy ending» parfait sous tous les angles. Mais l’essentiel c’est qu’aujourd’hui, Indiren Carpanen et Raj Rughoonath, licenciés le 29 août 2008 par MT, sont suffisamment satisfaits des nouvelles conditions de cette société, pour mettre un terme à une éprouvante bataille. 

Lors de la conférence de presse organisée par le comité de soutien des deux licenciés, le 5 mai, la majorité des poids lourds du mouvement syndical sont présents : Jack Bizlall, Toolsiraj Benydin, Ashok Subron, Cassam Kurreeman et Reaz Chuttoo, entre autres. L’atmosphère est très joviale. La victoire et le soulagement se lisent sur tous les visages.

Jack Bizlall, présente les quatre particularités de l’offre de MT, selon le comité de soutien. Premièrement, «elle est faite sous le Code Civil». Deuxièmement, « elle ne blesse aucunement la dignité et l’honneur des deux employés».

Troisièmement, «elle applique le principe de réintégration». Quatrièmement, «elle n’impose aucune interdiction aux employés de MT ou aux dirigeants syndicaux de critiquer MT si les critiques sont faites de bonne foi».

Il tient à souligner que la première des 11 résolutions vers lesquelles les travailleurs et syndicalistes présents se sont engagés à travailler, lors du rassemblement syndical du 1er mai, est maintenant satisfaite. «Que Carpanen et Rughoonath soient réintégrés dans leurs emplois à Mauritius Telecom, et qu’ils ne soient soumis à aucune sanction. Que la répression antisyndicale cesse», ordonnait cette résolution.

Cependant, le comité de soutien des deux licenciés est d’avis que les dernières conditions de leur réintégration au sein de MT comportent quelques contentieux. Par exemple, le fait qu’un autre poste que celui stipulé dans son contrat de travail soit assigné à Raj Rughoonath. De plus, il perçoit la condition, «toute conduite de []Carpanen et Rughoonath] calculée pour nuire à la compagnie ou lui porter préjudice ou pour dénigrer à son image institutionnelle mènera à des actions disciplinaires sévères», comme une épée de Damoclès qui restera suspendue au dessus de leurs têtes. 

Malgré ces points de désaccord, Indiren Carpanen et Raj Rughoonath reprendront le travail à MT, le 8 mai. En conclusion, ce que leurs camarades syndicalistes ont tous tenu à saluer, sont «le courage, la détermination et la dignité dont ils ont fait preuve» pendant ces mois de lutte. A leurs yeux, Carpanen et Rughoonath se sont hissés au statut de symboles pour tous les combats syndicaux à venir.


Source: L'Express

7 des 8 huit syndicalistes en Cour ce matin

Sept des huit syndicalistes assignés à comparaître en Cour ce matin se sont présentés devant la magistrate Princilla Varnishee Veerabudren, siégeant en Cour N°3. Il leur est reproché d'avoir pris part à une manifestation illégale le 20 décembre 2006, devant l'Hôtel du Gouvernement, dans le sillage de la fermeture de la défunte Development Works Corporation.

Les accusés présents sont Atma Shanto, Jane Ragoo, Reaz Chuttoo, Toolseeraj Benydin, Deepak Benydin, Rashid Imrith et Ashok Subron. Faizal Ally Beegun, qui a, lui aussi, été convoqué, n'était pas en Cour. Il semblerait qu'il n'a pas reçu de Summons. C'est tout au moins ce qu'ont laissé entendre ses confrères.

Les syndicalistes sont défendus par Me Dev Ramano. À l'appel de l'affaire, la magistrate a décidé, étant donné l'absence d'une des parties de la défense, de la renvoyer à lundi prochain pour être fixépro forma.

Après cette comparution, Ashok Subron devait déclarer au Mauricien que " presque deux ans et demi après une manifestation, les autorités ont décidé de poursuivre les syndicalistes "." Elles avaient pris une année avant de me convoquer pour qui je consigne une déposition et il semble que la décision d'aller de l'avant avec un procès ait été prise le 31 mars dernier. Fait curieux, ce jour-là les travailleurs de Shibani avaient manifesté à Port-Louis. Tout cela fait partie d'une série d'actions répressives que prennent les autorités à l'encontre des syndicalistes parce qu'ils combattent la politique économique de Rama Sithanen ", a-t-il commenté au Mauricien.


Source: Le Mauricien

Indiren Carpanen et Raj Rughoonath reprendront leur emploi ce vendredi

Ashok Subron (CGS-Solidarité) : " La question de privatisation de MT doit figurer à nouveau à l'agenda "

Les deux syndicalistes licenciés de Mauritius Telecom, en l'occurrence Indiren Carpanen et Raj Rughoonath, reprendront leur emploi à partir du 8 courant. L'annonce a été faite par le Comité de soutien lors d'une conférence de presse, hier après-midi, en présence des deux syndicalistes concernés et des représentants de l'ensemble de la classe syndicale à Maurice. Au chapitre des résolutions du 1er-Mai, Jack Bizlall, un des porte-parole du Comité de soutien, affirme qu'une décision a été prise pour que le relais soit passé au Forum du Peuple s'agissant des critiques contre MT, France Telecom et Orange.

" Dife-la bien alime. Li pankor teigne. Na pa met diluil lor li ", plaide Jack Bizlall auprès de toutes les parties concernées quant au sort des deux syndicalistes (licenciés le 29 août 2008) appelés à reprendre leur emploi ce vendredi. Cela fait suite à une nouvelle décision du board de MT, entériné le 30 avril dernier. M. Bizlall annonce que MM. Carpanen et Rughoonath ont consenti à signer l'accord que cette compagnie a proposé. D'autre part, il indique qu'un rapport, qui portera la signature du Comité de soutien, sera soumis au Forum du Peuple qui se réunira, pour sa part, le 18 mai.

En revanche, se référant à deux documents (lettre et projet de l'accord) - adressés à MM. Carpanen et Rughoonath -, M. Bizlall met en avant que la proposition de MT comprend quatre particularités comme suit : 1) le projet d'accord a été élaboré sous la section 2044 du Code Civil ; 2) ils ne blessent pas les deux syndicalistes dans leur dignité ; 3) les principes de réintégration sont appliqués et 4) aucune interdiction n'est imposée pour critiquer MT, " si celles-ci sont faites de bonne foi ". Toutefois, sans vouloir les énumérer, le porte-parole du Comité de soutien fait état de quatre points qui nécessitent d'être considérés par les syndicats de ces deux employés ultérieurement. Et ce, en tenant compte des dispositions de l'Employment Relations Act et l'Employment Right Act aussi bien que du Procedural Agreement.

Abordant le document préparé à l'occasion du 1er-Mai, M. Bizlall fait remarquer que le comité de soutien a pris en considération les résolutions votées à Beau-Bassin. Mention est faite d'une résolution à l'effet que " Carpanen et Rughoonath soient réintégrés dans leur emploi à Mauritius Telecom, et qu'ils ne soient soumis à aucune sanction… "

Jack Bizlall maintient que le gouvernement a une responsabilité dans la gestion de MT. " Le nombre de représentants du gouvernement réduit volontairement constitue une entrave à sa propre Constitution. Pour ce qui est du ex-gratia payment destiné à nos deux amis syndicalistes, l'on note un manque à gagner de Rs 70 000 dans le cas d'Indiren Carpanen et de Rs 33 000 pour Raj Rughoonath. Cela doit être corrigé. Nous ne pouvons pas céder là-dessus ", soutient M. Bizlall.

S'adressant à la presse, Indiren Carpanen déclare que son collègue Raj Rughoonath et lui remettront leurs lettres respectives de réintégration à MT ce jeudi à midi. Il remercie les centrales syndicales, les différents courants de pensée et partis politiques, la presse, qui leur ont accordé du soutien au cours de ces huit mois de combat " pour sauvegarder le patrimoine national. " Et de poursuivre : " Cela a été salutaire pour le pays. Que cela ne se reproduise jamais dans un autre secteur. "

Pour sa part, Raj Rughoonath affirme que le flambeau du Comité de soutien reste toujours allumé. " Ce qui nous est arrivé aidera les salariés de ce pays à regagner confiance en leurs syndicats. C'est ce qui découle de notre réintégration. Il est bon de noter qu'après 20 ans, les centrales syndicales se sont mises à la même table pour défendre une cause ", fait-il remarquer par ailleurs.

De son côté, le représentant du CSG-Solidarité, Ashok Subron souligne que ce combat n'aurait pas été possible sans la détermination de MM. Carpanen et Rughoonath. Attribuant la victoire à ces deux syndicalistes, M. Subron avance que la question de privatisation de MT doit figurer à nouveau à l'agenda. " Tant dans l'opposition que le gouvernement, il faut se demander si la décision de privatiser MT était bonne ou pas. Maurice a-t-elle bénéficié de cette privatisation ? La question d'une éventuelle reprise de MT doit figurer à l'agenda ", fait-il entendre.

Le conseiller légal, Dev Ramano, le président du NTUC, Toolsyraj Benydin, le président du MLC, Cassam Kurreeman, la représentante de la CTSP, Jane Ragoo se sont également adressés à la presse dans le cadre de la réintégration des deux syndicalistes.


Source: Le Mauricien

 Appel à une " Journée villes mortes " dans tout le pays

 Alors que plusieurs orateurs avant lui ont réclamé une journée de grève pour démontrer leur mécontentement face à l'attitude du gouvernement relative au National Pay Council, Jack Bizlall a appelé, lui, à une Journée villes mortes à travers le tout le pays. Une résolution dans ce sens (parmi les 11 votées à main levée) a d'ailleurs été adoptée par les quelque 2 000 personnes qui ont assisté hier à la Place Pierre-Renaud, à Beau-Bassin, à un rassemblement des syndicats et de la société civile pour marquer la Fête du Travail.

" Si nou pa satisfe. Pa zist travayer ki bizin fer la grev. Sa pei-la bizin aret tou aktivite pandan enn zour. Proprieter taxi bizin aret travay. Peser bizin pa al la pes. Anou demontre par enn arrêt daktivite d'un jour ki pena zis travayer selman ki koinse ; se lepep ki bizin enn lot simin ! ", a lancé Jack Bizall a une assistance enthousiaste.

Selon l'orateur les employés peuvent apporter un changement significatif dans la société mauricienne. " Nou kapav fer enn lot sosiete kot fer mieux viv ", a-t-il ajouté. " Ena posibilite konstruire diferaman, konstrir du nouvo ", a-t-il insisté. " Si nou l'intelizans fonksione ; si nou reper drwat ; si nou ideolozi kler ; nou leker ek la sante ankor solid ; si nou asim nou responsabilite ; ki fer nou pa kapav konstrir enn lot sosiete ? ", s'est-il demandé.

Dans ce contexte, Jack Bizlall a réclamé trois choses : l'élaboration d'une nouvelle Constitution, l'avènement d'une deuxième République et la promotion du mauricianisme." Nou Konstitisyon angle ki finn donne nou sa ; enn nouvo Repiblik kot nou lekonomi au sant du sosyal ; nou travay pou nou pa pou enn ponie akapareur ; le morisianism, enn konsep politik ki ambraz limanite ! ", s'est-il enthousiasmé.

L'intervenant a auparavant dénoncé l'incapacité du gouvernement à régler les problèmes, prisonnier qu'il est, selon lui, du présent système capitaliste." Ramgoolam ek Sithanen prisonier enn system. Zot pa kapavmenage la chèvre et le chou. Se pourquoi zot pale zoine ou ", a-t-il expliqué. L'orateur a également dénoncé le système de crédit qui crée l'endettement et le concept de la croissance économique qui " pe detrir nou planet ".

Pendant plus de trois heures, plus d'une vingtaine d'orateurs représentant pas moins six fédérations syndicales et une dizaine d'organisations de la société civile se sont succédé au micro, dénonçant les manquements du gouvernement et de l'opposition. Ils ont unanimement menacé d'avoir recours à une grève pour faire entendre leurs revendications par rapport au paiement d'une compensation salariale cette année. Une fête culturelle a clôturé ce rassemblement des travailleurs.

 
   Les 11 résolutions votées

1. La réintégration des deux licienciés de Mauritius Telecom et l'arrêt de la répression antisyndicale.

2. La liberté aux travailleurs de manifester et la fin des poursuites légales contre les syndicalistes

3. L'abolition de la déduction de 1 % des salaires et le remboursement à ceux ayant contribué jusqu'ici

4. La réintroduction d'une "Severance Allowance" dans l'Employment Rights Act

5. La protection légale contre les licenciements injustifiés

6. Une compensation salariale en juillet 2009, égale à l'augmentation de l'Indice du prix à la consommation pour l'année financière 2008-2009

7. L'adoption d'une nouvelle stratégie économique pour sortir de la crise

8. Combattre le comportement autocratique du gouvernement

9. Soutien et solidarité à tous les groupes sociaux ayant des problèmes (pêcheurs, planteurs, victimes de Sale by Levy, étudiants de l'université…)

10. Appel à une " Journée villes mortes " pour démontrer la volonté de la population en faveur d'un changement

11. Un Forum du peuple pour la construction d'une société alternative


 

Dynamisme et renouveau pour le rassemblement syndical

Quelque 2 000 personnes se sont déplacées à Beau-Bassin hier pour le meeting du mouvement syndical. Différents mouvements devaient présenter leurs idées, alors que les personnes présentes n'avaient de cesse de circuler entre les différents stands pour prendre connaissance des programmes des différentes centrales syndicales, toutes représentées lors de ce meeting.

À pied, en bus ou en taxi, ils étaient nombreux à avoir fait le déplacement. À l'instar de cette dame âgée, arrivée en voiture, et qui déambulait à travers la foule à l'aide de sa canne. Elle affirme venir de Ste-Croix et a tenu à soutenir les syndicalistes dans leurs actions. " J'ai longtemps soutenu les politiciens mais cela ne m'a jamais rien apporté, la preuve, à mon âge avancé, je suis toujours à travailler et j'ai donc décidé de venir prendre connaissance de mes droits ". Comme elle, la plupart des gens dans l'assistance se montraient très remontés à l'égard des politiciens. " La classe politique n'a jamais soutenu les travailleurs. Pour eux ce n'était qu'un moyen comme un autre d'obtenir des votes et d'accéder au pouvoir. La vraie lutte des travailleurs se situe au sein du mouvement syndical et des vraies réclamations pour les travailleurs ", devait nous affirmer Alladen Pitchamootoo, qui arborait fièrement un T-Shirt à l'effigie de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP). Un représentant du Mouvman Premye Mai, quant à lui, vendait des t-shirts et " plizier piblikasion e bann liv pou konsiantiz ban travayer. " Une démarche qui a semblé séduire bon nombre de travailleurs, venus nombreux devant ce stand. C'est vers midi que le gros de la foule a convergé à la Place des Taxis, avant les défilés des différentes centrales syndicales, arborant des pancartes et scandant des slogans hostiles à la politique économique du gouvernement. L'on pouvait lire, entre autres, " gouvernma dominer " ou encore" travayer pe soufer ". L'arrivée de Harish Boodhoo, entouré des membres du Mouvement victimes Sale by Levy, n'est pas passée inaperçue.

L'assistance s'est montrée très attentive aux discours des syndicalistes. S'il n'y avait pas de grands cris ou de pétarades à chaque parole des orateurs, il y a eu de nombreuses réactions aux arguments avancés, surtout pour ceux ayant trait aux compensations salariales et déductions. Les nouvelles lois du travail devaient susciter bien de réactions et l'on pouvait entendre dans la foule des personnes discuter entre elles, ponctuer les discours de " vre mem sa ! ", certains n'hésitant pas à dire à leurs voisins de se taire pour mieux entendre les discours. Les artistes étaient aussi présents à l'instar de l'école de sculpture de bambous. Lewis Dick, membre fondateur de cette école, soutient que l'art va de pair avec le combat des travailleurs pour plus de reconnaissance. " Nous menons notre combat à travers l'art et nous exprimons nos émotions de cette façon. J'ai donc accepté l'invitation de la classe syndicale et avec mes élèves nous sculptons des œuvres qui ont trait aux travailleurs. " Le sculpteur Jean Michel Hotentote s'est également dit très concerné par ce qui arrive à la classe des travailleurs et affirme avoir participé à la récente marche du peuple.

Le stand qui aura eu le plus de succès aura cependant été celui du Groupe Réfugié Chagos avec son bakkaet des galettes aux saveurs typiquement chagossiennes. Ce meeting s'est voulu différent de ce à quoi la population mauricienne était habituée, avec une conception axée sur la prise de conscience des travailleurs plutôt qu'un aspect festif.


Source: Le Mauricien

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